Vendredi 23 mars, la France a vécu un nouvel acte terrorise. Trois attaques terroristes perpétrées par un seul homme à Carcassonne puis à Trèbes ont causé la mort de quatre personnes. Selon une source proche de l'enquête, un terroriste a volé un véhicule en tuant le passager et en blessant grièvement son conducteur. Sur son chemin, il tire en direction d'un groupe de CRS près d'une caserne.
Vers 11h15, l'homme pénètre dans le Super U de Trèbes (à 10 km de Carcassonne), ouvre le feu sur la foule et prend en otage plusieurs personnes. Deux clients sont décédés suite à cet assaut. Très vite, les gendarmes arrivent sur les lieux pour intervenir. Parmi eux, Arnaud Beltrame, le lieutenant-colonel de groupement de gendarmerie de l'Aude. dans le supermarché, mais vers 14h00 tout bascule lorsque l'assaillant tire à plusieurs reprises sur le gendarme et le blesse mortellement. C'est à ce moment-là que le GIGN intervient et donne l'assaut pour abattre le tireur. Dans la nuit de vendredi à samedi, Arnaud Beltrame meurt des suites de ses blessures. Celui qui avait été fait chevalier de la Légion d'Honneur en 2012 décède en héros.
Les réseaux sociaux lui rendent hommage depuis samedi 24 mars :
Trois engins explosifs retrouvés près du corps
Le terroriste d'origine marocaine se nommait Radouane Lakdim. Le jeune homme de 26 ans, qui a agi seul et qui s'était revendiqué du groupe djihadiste Daech, était fiché S pour radicalisation. Un témoin a déclaré que le tireur avait crié "Allah Akbar" avant d'ouvrir le feu dans le supermarché. Après avoir tué quatre personnes et fait un blessé grave, le terroriste a été neutralisé par les hommes du GIGN. Près du corps de l'assaillant, les démineurs découvrent trois enveloppes en plastique qui contenaient un mélange de poudres.
Le domicile du terroriste, un appartement situé dans la cité Ozanam de Carcassonne, a été perquisitionné dans la journée de samedi.
Des notes sous forme de testament faisant allusion à l'Etat islamique ont été retrouvées. L'ordinateur et le téléphone portable du tueur ont été saisi par les enquêteurs pour afin de déterminer ses fréquentations. Deux individus ont été placés en garde à vue : un proche de Radouane Lakdim, âgé seulement de 17 ans, et sa compagne.
Les otages racontent
Christian Guibbert, un client sexagénaire, faisait tranquillement ses courses dans le Super U de Trèbes, lorsqu'il entend des détonations et aperçoit un preneur d'otages armé : "Il m'a vu et m'a couru après avec un couteau. Il était très excité, énervé. J'ai réussi à le semer et à m'échapper par l'issue de secours pour rejoindre les gendarmes et leur donner sa position." confie-t-il aux journalistes.
Ce retraité de la police raconte avoir entendu "cinq ou six coups de feu" avant de prendre la fuite.
Des son côté, un vigile du supermarché, qui souhaite conserver son anonymat, raconte la scène de l'horreur vécue à "cinq mètres du tireur" : "Il m'a tiré dessus deux fois, mais il visait mal. Je n'ai pas réfléchi. J'ai fait demi-tour pour évacuer le personnel et les clients par la porte de derrière". Le traumatisme des employés est d'autant plus fort, car pendant la tuerie, un de leur collègue est mort suite aux tirs du terroriste. L'employé travaillait à la boucherie du Super U de Trèbes depuis 15 ans.
Trèbes se recueille à la mémoire des victimes
Dimanche 25 mars, c'est le temps du recueillement pour les habitants de Trèbes qui rendent hommage aux quatre victimes de Radouane Lakdim.
Une messe présidée par l'évêque de Carcassonne a eu lieu dans l'église de la ville. En parallèle, L'Elysée annonce qu'un hommage national pour Arnaud Beltrame, le gendarme "tombé en héros" en se substituant à un otage au Super U, sera organisé. Aucune date n'est avancée pour le moment.