Alors que ce jeudi 29 mars fut marquée par les cérémonies d'obsèques des quatre victimes des attaques terroristes meurtrières survenues à Trèbes et Carcassonne, léger point sur les dernières avancées de l'enquête menée par le parquet antiterroriste de Paris.
Il faut dire que la séquence aura particulièrement marqué la France. Et si elle a tenu à témoigner ces derniers jours un hommage appuyé aux victimes, notamment au désormais colonel Beltrame, elle s'interroge déjà sur ce qui a bien pu se passer pour en arriver là. Pour l'heure, la justice est à pied d'oeuvre, sous la houlette du procureur François Molins, afin de faire toute la lumière sur ce qui s'est réellement passé ce fameux vendredi 23 mars.
Pour rappel, Radouane Lakdim a débuté son épopée meurtrière en volant un véhicule à Carcassonne, blessant au passage le conducteur et tuant sur le coup son passager. Par la suite, le jeune homme de 25 ans s’en prendra à un groupe de CRS de retour d’un jogging près d'une caserne non loin de sa position. Il finira sa course dans un super U où il tuera trois personnes avant d'être abattu par une unité d'assaut du GIGN.
Les raisons du passage à l'acte toujours inconnues
À ce stade des investigations, les enquêteurs n'ont toujours pas réussi à déterminer les raisons qui ont provoqué le passage à l’acte du terroriste djihadiste. De ce qu'on sait jusqu'à présent de lui, Radouane Lakdim est né au Maroc en 1992 et avant d'être naturalisé Français en 2004.
Il est quelque peu connu de la justice pour des faits de droit commun. Fiché S faisant l'objet d'un suivi de la part des services de renseignements depuis 2014, il était d'ailleurs attendu devant le tribunal de Carcassonne le 23 avril prochain pour des faits de port d’arme et de conduite sans permis.
Sa petite amie incarcérée
Même flou du côté d'éventuelles complicités dont le terroriste aurait pu bénéficier. Deux de ses proches ont d'ailleurs été entendus à cet effet, dont sa petite amie, une jeune femme de 18 ans elle aussi fichée S. Elle fait l'objet d'une mise en examen depuis mardi et a été placée en détention provisoire.
L'enquête a permis de déterminer que Marine P., la jeune compagne de Lakdim s’était convertie à l’Islam à 16 ans. Elle présenterait entre autres les signes évidents d'une personne radicalisée, et aurait admis regretter que les attentats perpétrés par son copain n'aient pas fait plus de mort.
Toutefois, elle nie formellement jusqu'ici toute implication dans l'entreprise terroriste de celui avec qui elle n'avait plus de contact depuis le mois de janvier. Quant au mineur de 17 ans connu pour être un ami du terroriste et lui aussi arrêté vendredi dernier, il aura finalement vu sa garde à vue levée.