Branle bas de combat au puy du fou (Vendée). Tous les voyants sont rouges. Et pour cause, un arrêté et un décret d'application relatif à la participation d'amateurs à des représentations d'une œuvre de l'esprit dans un cadre lucratif concernant la loi du 7 juillet 2016 sur la liberté de création, à l'architecture et au patrimoine porterait un coup d'arrêt à l'activité de la Cinéscénie (le spectacle de nuit du Puy du Fou) et au Grand Parc (le parc de jour). Philippe de Villiers, le créateur du Puy du Fou n'en démord pas et est monté au créneau hier matin dans le Figaro pour dénoncer une loi "liberticide".
Puy du Fou : le parc en danger de mort ?
Les membres de la direction avaient été associés il y a deux ans à la rédaction de la loi du 7 juillet 2016 afin d'écrire une loi qui n'enfreindrait pas les intérêts des différents spectacles joués par des bénévoles.
Mais tout à changé depuis l’apparition d'un décret puis d'un arrêté du ministère de la Culture. En effet, ce décret dispose qu'il sera désormais interdit pour les bénévoles appartenant à une association à but lucratif de jouer plus de huit fois par an. Or, la Cinéscénie compte aujourd'hui 4 000 bénévoles pour 28 représentations sur les week-ends de juin à septembre.
Autre disposition qui pourrait tuer le Puy du Fou, l'obligation pour chaque bénévole de pointer les soirs de spectacles par télédéclaration. Nicolas de Villiers, le Président de l'association rappelle :"un bénévole ne compte pas ses heures". Enfin, chaque spectacle sera soumis à une autorisation préalable pour être joué. Cette autorisation est précaire et ne sera pas obligatoirement renouvelée l'année d'après.
Dans de telles conditions, il est impossible pour le Puy du Fou de survivre.
Puy du Fou : la protection du statut des intermittents du spectacle comme objectif
La loi a pour but de protéger le statut des intermittents du spectacle qui se verraient prendre leur travail par les bénévoles. Philippe de Villiers s'est exprimé ce matin sur cette loi qui porterait un coup d'arrêt certain à un modèle économique unique en son genre.
"C'est une folie de penser, comme le fait l'administration de la Culture, que les bénévoles enlèvent le pain de la bouche des professionnels" a t'il déclaré sur RTL.
Le Grand parc, entité distincte de la Cinéscénie qui est une association, emploi aujourd'hui 2000 personnes dont 600 intermittents durant l'été. Si la Cinéscenie doit s'arrêter, ce sera aussi la fin du Grand Parc et donc la suppression de 600 postes d’intermittents.