"La dépendance des Français à l'alcool", c'est une étude de grande ampleur qui a été présentée hier par la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictifs (Mildeca). Après avoir consulté 200.000 Français âgés entre 18 et 64 ans, "les résultats se sont montrés inquiétants" a annoncé Patrick Cohen hier matin sur l'antenne d'Europe 1. Pour l'animateur, on consomme beaucoup trop d'alcool en France et annonce que beaucoup de Français ont un problème avec l'alcool. Enquête.

Des résultats alarmants

Selon l'étude réalisée par la Mildeca sur les comportements à risques et la consommation d'alcool en France, les résultats sont édifiants chez les moins de 35 ans.

En effet, boire de l'alcool est devenu presque anodin chez les jeunes Français adeptes de soirées "binge drinking", qui consistent à être ivre le plus rapidement possible. Dans cette catégorie, un tiers des hommes a une consommation dite à risque, autrement dit dangereuse pour la santé, ou sont nettement dépendants. Chez les femmes du même âge, cette proportion est de 15%. A titre de comparaison, une pathologie comme le diabète (considérée comme "la maladie du siècle") ne touche que 5% de la population. Ce qui prouve que le niveau de consommation est très élevé chez les Français, même au-dessus de la tranche d'âge des 35 ans.

A quoi correspond une consommation à risque ?

Les autorités sanitaires estime qu'une consommation à risque d'alcool commence à dix verres par semaine, soit moins de deux verres par jour, quelque soit le sexe.

Pour savoir où les français en sont avec leur consommation, Europe 1 a publié un test rapide validé par l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) qui permet de mesurer leur niveau d'addiction.

Les recommandations vont jusqu'à préciser qu'il faut s'octroyer des jours sans alcool, qu'il faut boire de l'eau en même temps que l'alcool (après ou avant), qu'il faut s'alimenter en même temps si l'on veut une obtenir une consommation dite "de plaisir".

N'oublions pas que 50.000 personnes en France meurent suite à des complications de santé dues à l'alcool.

Quelle catégorie sociale est la plus touchée ?

Aucune ! Sachez que toutes les catégories sociales sont touchées par le phénomène. Contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas les Français les plus défavorisés qui ont le plus de problème avec l'alcool.

Les catégories les plus aisées ne sont pas en reste, au contraire. Chez les femmes par exemple, ce sont les cadres qui représentent le plus haut pourcentage de consommation à risque avec 11,7%. Elles devancent de loin les ouvrières et les artisans qui ne représentent que 8,7%. Chez les hommes, 23% d'entre eux travaillant dans les professions intermédiaires comme les infirmiers, les enseignants ou les techniciens ont une consommation à risque d'alcool. Certains secteurs d'activité se détachent du lot comme ceux des services à la personne, du commerce et de l'éducation où les travailleurs sont plus exposés au public dans le cadre de leur travail.

Toujours contrairement à ce que l'on croit, ce n'est pas parce que l'on est au chômage que l'on consomme le plus d'alcool.

C'est bien parce que l'on a des problèmes avec l'alcool qu'on risque de perdre son job. L'étude révèle que si une personne est dépendante, elle a trois fois plus de risque de perdre son emploi.

Quelles solutions pour stopper l’hémorragie ?

Suite à ces résultats très inquiétants sur la consommation et la dépendance à l'alcool en France, les chercheurs espèrent que les campagnes de prévention vont mieux cibler les populations à risque, comme les soignants ou les femmes actives. Les Français doivent prendre conscience qu'une forte consommation est dangereuse pour la santé, et peut avoir des conséquences dramatiques sur leur carrière professionnelle.