Naomi Musenga est une jeune strasbourgeoise décédée le 29 décembre dernier. Ce jour-là, la maman de 22 ans est prise de violentes douleurs abdominales. Paniquée et souffrante, elle appelle le Samu en composant le 15 depuis son téléphone. Rapidement, elle est mise en relation avec deux opératrices du Samu de Strasbourg. Mais les deux femmes, qui ont pour mission de porter secours aux appelants, ne vont pas la prendre au sérieux. Elle sera renvoyée brutalement vers SOS Médecins, qui eux, vont la rediriger vers le Samu. Finalement prise en charge à l'hôpital, Naomi décédera quelques heures plus tard...

La conversation qui accable le Samu rendue public

Alors que l'affaire aurait pu s'arrêter là, la famille de Naomi, scandalisée par ce tragique événement qui aurait pu être évité, a décidé de rendre public l'enregistrement glaçant de sa conversation avec le Samu. Une conversation ahurissante qui prouve qu'il y a bien eu négligence de la part de ses interlocutrices. Au lieu de l'aider, les secours se sont moqués de la jeune femme, comme le démontre cet audio diffusé sur le site de Jean-Marc Morandini :

  • Samu : Allo ?
  • Naomi (à peine audible à cause de la douleur) : Aidez-moi...
  • Qu'est-ce qui se passe ?-
  • Aidez-moi...
  • (L'interlocutrice perd déjà patience) : Bon, si vous me dites pas ce qu'il se passe, je raccroche hein !
  • Madame, j'ai très mal
  • Oui, bah vous appelez un médecin, d'accord ? Vous appelez SOS Médecins !
  • Je peux pas...
  • Vous pouvez appeler les pompiers, mais vous pouvez pas appeler SOS Médecins ?
  • Je vais mourir...
  • Oui, vous allez mourir certainement un jour, comme tout le monde !

Par la suite, Noami parvient à appeler SOS Médecins qui demande au Samu d'intervenir.

La jeune maman décédera à l'hôpital d'une défaillance multi-viscérale sans que l'on en connaisse l'origine, mais qui aurait pu être évité à temps si Noami avait été prise en charge rapidement.

La famille de Naomi montre au créneau

Révoltés par la mort de Naomi, sa grande sœur et ses proches ont demandé l'enregistrement de sa conversation avec le Samu.

Face à cette conversation accablante, ils ont décidé de la rendre public pour pas que cette affaire soit étouffée : "Il faut que l'on comprenne pourquoi le Samu n'est pas intervenu tout de suite." témoigne sa sœur. "Naomi était seule, elle se plaignait qu'elle allait mourir et ses draps étaient souillés. Personne n'a le droit de mourir dans ces conditions !" s'insurge la jeune femme.

Depuis la diffusion de cet enregistrement qui scandalise l'opinion public, une enquête administrative en interne a été ouverte dans les hôpitaux universitaires de Strasbourg. L'employée qui a répondu à l'appel de Naomi n'était pas une débutante et aurait changé de service depuis l'affaire. De son côté, Agnès Buzyn, la ministre de la Santéa a demandé une enquête à l'IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales) pour faire la lumière sur ce "grave dysfonctionnement".