Le président de la République, Emmanuel Macron, l'avait promis pendant sa campagne présidentielle. Lui, qui avait subit des attaques de Marine le Pen, l'accusant notamment d'avoir un compte bancaire caché aux Bahamas a décidé de mettre fin à la propagation de fausses informations.
Deux textes ont été proposés par le groupe LREM, un texte appelé « loi organique », c'est-à-dire une loi qui permet d'organiser et de parfaire le fonctionnement du pouvoir public. Le deuxième texte est appelé « loi quotidienne », c'est-à-dire une loi qui permet d'expliquer et de confirmer les actions et les objectifs de l’État.
Les députés ont déjà réécrit ces deux lois. Il ne s'agit plus d’empêcher la diffusion de fausses informations mais de faire en sorte que la population ne se fasse plus manipuler par l'information. Lors d'une campagne présidentielle, un candidat diffamé pourra faire appel à un juge qui tranchera sur le caractère diffamatoire de l'information. Afin de protéger les journalistes, la manipulation ne sera effective que dans le cas ou le diffuseur fait preuve de mauvaise foi. En effet, les journaux satyriques, humoristiques sont particulièrement visés par ces deux lois. Le second point important est la transparence exigée sur les plates-formes numériques pour permettre de connaître l'annonceur des nouvelles.
Enfin, le troisième et dernier point est l'élargissement des pouvoirs du Conseil de l'audiovisuel ( CSA ) qui pourra dorénavant empêcher, suspendre ou mettre fin à la diffusion d'un programme qui pourrait porter atteinte à l'intégrité du pays.
Les journalistes inquiets
Les syndicats journalistes s'inquiètent, ces lois sont pour eux, le premier pas vers la censure des médias.
En effet, bon nombre d'affaires ont été résolues par spéculation ou enquête de la presse. On pense notamment à l'affaire Cahuzac. Un homme politique défiant la parole d'une institution de la République et remettant en cause la véracité des faits alors que celui-ci était bien coupable. La confiance attribuée aux journalistes disparaît de plus en plus.
D'après le directeur du journal Le Monde, Jérôme Fenoglio, une loi ne peut cacher une crise majeure, les citoyens ne sont pas victimes de manipulation, ils choisissent de croire à ces fausses informations. Ce ne sont pas les nouvelles qui sont remises en question mais bien nos institutions. Le sentiment de confiance établie entre le journaliste et le lecteur ne cesse de disparaître pour laisser place à un doute permanent.