Depuis 2014, de nombreuses femmes ont dénoncé via le #PayeTonUtérus les remarques sexistes ou les actes traumatisants quelles ont subis lors de leur accouchement ou de leur visite chez le gynécologue. Les nombreuses plaintes obligent la secrétaire d’État chargé de l'égalité entre les hommes et les femmes, Marlène Shiappa, de faire rédiger un rapport qui, fera beaucoup parler de lui.

Un hashtag révélateur

C'est avec un regard attristé que l'on remarque que chaque jour, le nombre de témoignages de femmes humiliées ou blessées augmente. Rien que le premier jour, le hashtag a suscité plus de 70 000 réactions.

Cela commence par une remarque déplacée : « La meilleure contraception, c'est de fermer les cuisses » puis finis par des actes humiliants : « Pendant l'échographie avant l'avortement, l'opérateur qui me fait écouter le cœur du fœtus ». Manque de tact ou insensibilité ? Le résultat est le même pour toutes les femmes. Mais le dossier ne fait pas que montrer du doigt ces actes déplacés, il met aussi en lumière le manque de moyens et le manque d'effectif du personnel hospitalier.

En effet, depuis plusieurs années, les maternités ferment une par une. Mais seulement un type est touché. Il y a en France trois types de maternités : le type 1 qui est capable de s'occuper des cas les plus simples et ne présentant aucun problème.

Le type 2 qui ne s'occupe que des cas ayant besoin d'être surveillé constamment. Le type 3 qui ne s'occupe que des cas les plus graves (grossesses à risque et grand prématurés). C'est le premier type qui subit le plus de fermeture, ce qui provoque un afflux conséquent dans les autres maternités. Pour exemple, en 2003, il y avait 592 maternités de type 1, en 2016 il en reste 519.

Le manque de budget met sous tension le personnel qui ne voit le patient que comme une « pathologie » à traiter.

Les différentes formes de maltraitance morale et physique

De ses 15 ans à ses 45 ans, une Femme aura eu environ 50 consultations chez le gynécologue (IVG, renouvellement de contraception, consultations avant et après un accouchement, frottis).

Tous ces rendez-vous ont un caractère intime. Or, selon le rapport du HEC, le caractère intime n'est pas assez pris en compte par les spécialistes. Des remarques blessantes peuvent être proférées ou des attouchements médicaux peuvent être effectués sans l'avis de la patiente qui est directement visée. Le phénomène de l'épisiotomie est aussi mis en avant.

Cette opération consiste lors de l'accouchement à inciser latéralement pour que le bébé sorte plus facilement. Mais celle-ci est effectuée sans anesthésie et parfois sans l'accord de la patiente. Heureusement, depuis plusieurs années, le nombre d'épisiotomies effectué est en baisse. En 1998, c’est pratiquement la moitié des femmes qui subissaient cette intervention. En 2010, c'est environ 26 %. Enfin, l'équipe de BlastingNews tient à prévenir que le site Gyn and co recense les professionnels gynécologiques aux pratiques respectables.