Ce lundi 6 août, nous apprenions, avec beaucoup de consternation, que la plaque commémorative en l'hommage de Bruno Lenoir et Jean Diot, les deux derniers hommes à avoir été exécutés en France pour leur homosexualité, en 1750, avait été vandalisée. La deuxième fois depuis le début de l'année. Celle-ci avait été officiellement inaugurée en 2014. Elle se situe devant le 67 rue Montorgueil, dans le 2e arrondissement de Paris.

Ce vendredi, le site web du magazine hebdomadaire ultra-droitier Valeurs Actuelles publiait une « information exclusive.

» La plaque aurait été saccagée par Christophe Martin, un homme dont ce média, connu pour ses titres racoleurs et sa farouche opposition au mariage pour tous, présente comme « un militant homosexuel. » Or, la réalité est bien différente...

Un militant d'Homovox et de la Manif pour tous

Christophe Martin a bien fréquenté plusieurs associations LGBT parisiennes, il y a quelques années. Bien avant 2013. Mais il était surtout connu pour être un fervent militant d'Homovox, une émanation de la Manif pour tous qui prétend représenter les homosexuels opposés au mariage pour tous.

À l'origine, Homovox, qui n'a aucune existence légale et qui n'est pas une association déclarée, n'était qu'un simple site web - dirigé par un homme investi dans l'évangélisation par Internet, marié avec une femme et père de deux enfants - qui présentait des vidéos d'une poignée d'homosexuels en désaccord avec la loi Taubira.

Preuve de son succès (sic), le site n'existe plus. Le compte Twitter est en sommeil depuis plus d'un an. Homovox ne dispose plus qu'une page Facebook qui est loin d'attirer les foules...

De plus, Christophe Martin était bien connu, sur Facebook, pour ses publications délirantes, au contenu particulièrement trash, où il s'en prenait régulièrement au « lobby gay.

» Il a également participé à plusieurs défilés de la Manif pour tous. Dans de telles conditions, on comprendra facilement que le qualifier de « militant homosexuel », c'est un peu fort de café !

En 2013, cet individu avait écrit une lettre au président de la République, François Hollande, dont le contenu était vraiment surréaliste et totalement déplacé...

Rétablir la vérité sur cette affaire

Il était vraiment important de rétablir la vérité sur cette affaire qui a profondément choqué de nombreuses personnes LGBT.

Ne serait-ce que par respect pour la mémoire de Bruno Lenoir et Jean Diot et de toutes les personnes homosexuelles qui ont perdu la vie, en France, en raison de leur orientation sexuelle et affective.

Le 4 janvier 1750, sous le règne du roi Louis XV, les deux hommes furent surpris, rue Montorgueil, « en posture indécente et d’une manière répréhensible. » Arrêtés et emprisonnés, il sont jugés pour sodomie le 27 mai 1750. Leur exécution eut lieu en place de Gréve, le 6 juillet 1750. Il furent brûlés vifs sur le bûcher et leurs cendres jetées au vent.