Il y a deux semaines jour pour jour, le vendredi 7 septembre, Sophie Le Tan s'est rendue seule à Schiltigheim, une commune située en banlieue de Strasbourg, dans le but de visiter un appartement. Depuis, la jeune étudiante n'a plus donné signe de vie. Comment Sophie Le Tan a-t-elle disparu ? Qui est le principal suspect ? Où en est l'enquête ? Blasting News fait le point sur les premiers éléments de l'enquête.

Une disparition "très inquiétante"

Très vite, le signalement de la disparition de Sophie Le Tan est pris au sérieux. Les enquêteurs et la justice ont l'intime conviction que la disparation de la jeune femme de 20 ans est "très inquiétante", comme l'a précisé Yolande Renzi, la procureure de la République de Strasbourg, lors d'une conférence de presse.

A partir des témoignages de deux jeunes filles, qui ne se connaissent pas, et qui ne connaissent pas Sophie Le Tan, qui ont répondu à une annonce pour un appartement situé à Schiltigheim, des recoupements ont pu être opéré et ont amené la Police judiciaire à s'intéresser à un individu.

Jean-Marc Reiser demeure à proximité du lieu de rendez-vous commun aux trois jeunes femmes. Visiblement, le but du "prédateur" était d'attirer les jeunes filles dans un piège à l'aide d'annonces immobilières. Les deux premières jeunes femmes étant apparues accompagnées, l'homme ne se serait pas présenté au rendez-vous.

Un suspect déjà condamné pour viols

Mis à part le passé judiciaire de l'homme de 58 ans, c'est bien le profil de ce principal suspect qui a mis en alerte les enquêteurs.

L'individu est décrit comme un homme "solitaire, taciturne et étrange" par ses voisins et qualifié de "vieux pervers qui collait les jeunes filles" par ses anciennes collègues. Jean-Marc Reiser a été condamné par la cour d'assises de la Côté d'Or en mai 2003 à quinze ans de réclusion criminelle pour deux faits de viols - dont un aggravé sous la menace d'une arme - en 1995 et en 1996.

Le contexte dans lequel les faits ont été commis intéresse particulièrement les enquêteurs et le magistrat instructeur dans cette affaire.

En 1997, Jean-Marc Reiser a été interpellé lors d'un contrôle de routine de la douane. Dans sa voiture, les douaniers ont découvert un véritable arsenal d'armes de poing, un fusil à pompe, un flacon de produit anesthésiant, des cagoules, mais également des photos à caractère pornographique de femmes nues, endormies, droguées ou mortes.

En 2000, l'homme a tenté de s'enfuir du palais de justice de Besançon après avoir été condamné à huit mois de prison ferme. Un an plus tard, Jean-Marc Reiser a été acquitté dans une affaire datant de 1987, où Françoise Hohmann, une jeune commerçante de 23 ans avait disparu à Strasbourg. Le dernier client a avoir été en contact avec elle est Jean-Marc Reiser. Cependant, le corps de la jeune femme n'a jamais été retrouvé.

L'ADN de Sophie Le Tan retrouvé chez le suspect

Samedi 15 septembre, le suspect a été interpellé, puis placé en garde à vue. La perquisition opérée dans son appartement a mis en évidence l'existence de traces de sang malgré un récent nettoyage en profondeur des lieux. Après analyse, l'ADN de certaines traces prélevées dans cette appartement appartient bien à Sophie Le Tan.

Au cours de la perquisition, les enquêteurs ont découvert un deuxième ADN féminin inconnu et un cheveu sur les lieux.

Toujours en conférence de presse, Yolande Renzi annonce que Jean-Marc Reiser a été mis en examen pour en "homicide volontaire avec préméditation, enlèvement et séquestration". L'homme est actuellement placé en détention provisoire. Il a fait le choix de se murer dans le silence.