Ce mercredi matin, Jean-Luc Mélenchon a connu un nouvel épisode tendu avec les journalistes lors de sa conférence de presse au Parlement européen à Strasbourg. Une séquence qui ne devrait pas le sortir d'aussitôt de la vive polémique dans laquelle il est depuis quelques jours avec sa tentative de barrage aux perquisitions menées à son domicile et au siège de son mouvement.
Il faut dire que depuis sa sortie tempétueuse pour retourner la délicate affaire qui le poursuit sur fond de soupçons d'irrégularités autour de ses comptes de campagne, Jean-Luc Mélenchon n'arrête pas de taper sur la presse et la justice.
Un comportement assumé que certains observateurs qualifiaient déjà d'incendiaire pour son propre mouvement politique la semaine dernière.
Les Français choqués
Dès la diffusion sur les réseaux sociaux et les médias des images de Jean-Luc Mélenchon prenant à partie des agents de police et un procureur, l'impact semblait difficile à négliger alors que s'annoncent les européennes. Dans un sondage paru ce mercredi, l'institut ELABE révèle qu'ils sont 64% de Français à avoir trouvé l'attitude du leader LFI choquante lors des perquisitions conduites par la justice à son domicile et dans les locaux de son mouvement.
Pour rappel, le chef de file des insoumis à l'Assemblée avait filmé et partagé le moment sur son compte Facebook, appelant à une manifestation de résistance.
De plus, 78% des personnes interrogées le jugent "autoritaire", et 62% le trouvent même "inquiétant". Loin de l'image de la campagne 2017, ils ne sont plus que 29% à le trouver "honnête". Selon 70% des sondés, le coup médiatique tenté par le député des Bouches-du-Rhône a négativement impacté son image.
Une opposition boiteuse face à Emmanuel Macron
D'ailleurs dans les rangs de la France insoumise, on essaie tant bien que mal de minimiser les effets de cette séquence difficile en rappelant les déboires du Chef de l'Etat durant l'été. Le moment pourrait toutefois marquer un sérieux coup de frein aux ambitions de ceux qui se réclament les premiers opposants à Emmanuel Macron.
En effet l'enquête a relevé qu'un Français sur deux estime qu'il n'y a aucune opposition valable face au président de la République.
Des chiffres qui devraient sans nul doute conforter le locataire de l'Elysée dans ses ambitions de réformes à venir. Des réformes dont on imagine difficilement les résistances qu'elles pourraient rencontrer au passage. Pour sûr, Mélenchon laissait entendre ce matin ne pas en avoir fini avec cette affaire en appelant des formations alliées à travers l'Europe à ne pas se laisser endormir de peur de se voir épingler comme c'est le cas pour son mouvement.