La cour d'appel de Paris a rendu son verdict, ce jeudi, ordonnant la remise en liberté de Tariq Ramadan. Il est accusé de viol par deux plaignantes, faits qu'il conteste en parlant de relations sexuelles 'consenties'. Après avoir vu sa requête refusée 4 fois en 10 mois, Tariq Ramadan a finalement obtenu sa remise en liberté. Celle-ci n'enlève en aucun cas les charges portées à son encontre.

Les magistrats de la cour d'appel de Paris ont ainsi décidé que le maintien en détention de Tariq Ramadan n'était pas indispensable au bon déroulement de l'enquête.

Un contrôle judiciaire strict

L'Islamologue suisse de 56 ans doit néanmoins respecter plusieurs règles, comme celle de remettre son passeport suisse à la justice. Il doit également s'acquitter d'une caution de 300.000 euros. C'est ce qu'a précisé l'avocat de l'une des deux plaignantes, Francis Szpiner, sur Twitter.

Le droit de quitter le territoire lui est formellement proscrit. S'ajoute à cette interdiction l'obligation de se rendre au commissariat une fois par semaine, pour attester de sa présence.

La justice souhaite éviter sa fuite en Suisse, un des motifs principaux du rejet de ses précédentes demandes de remise en liberté. Tariq Ramadan est également interdit de tout contact avec les plaignantes et témoins de l'affaire.

Il se dit 'innocent'

L'intellectuel suisse a pris la parole pour la première fois devant la cour, ce jeudi.

Il a ainsi plaidé sa cause, expliquant ne pas être un violeur.

Tariq Ramadan a par la suite indiqué pourquoi il avait jusque la nié avoir eu des relations sexuelles avec les plaignantes. Il ne l'avait avoué que le 22 octobre, mais, réfutant le viol, reconnaissait des 'relations sexuelles consenties' . Lorsqu'il fut sommé de s'expliquer sur le pourquoi de son mensonge, il dit avoir voulu protéger sa famille.

Deux plaintes pour viol

Deux Femmes accusent Tariq Ramadan de viol. L'une assure avoir subi un rapport sexuel très violent à Paris en 2012, et l'autre à Lyon en 2009.

Les deux victimes présumées ont porté plainte contre l'islamologue durant l'automne 2017, débouchant ainsi à sa mise en examen en février 2018. Ce dernier a d'ailleurs accusé les plaignantes de mentir et d'avoir 'instrumentalisé le mouvement #MeToo'.

La remise en liberté du théologien lui permettra de jauger sa 'réputation', indéniablement discréditée depuis le retentissement des accusations de viol et d'agressions sexuelles portées à son encontre.