Le 15 avril 2019, un incendie survient à Notre-Dame, détruisant ainsi une partie du monument. Suite à ce tragique accident qui a suscité une vague d'émotions à travers le monde, les grandes fortunes françaises ont fait don de millions d'euros pour sa reconstruction. La famille Pinault a déboursé 100 millions d'euros. Les familles Arnault et Bettencourt-Meyers, 200 millions d'euros chacune. Des sommes astronomiques qui ont fait réagir des personnalités publiques.

Une générosité des grandes fortunes mal perçue

La figure des Gilets Jaunes Ingrid Levavasseur montre du doigt "l'inertie des grands groupes face à la misère sociale alors qu'ils prouvent leur capacité à mobiliser en une nuit, un pognon de dingue pour Notre-Dame".

Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez fustige également ces généreux donateurs. Selon lui, "S'ils sont capables de donner des dizaines de millions d'euros pour reconstruire Notre-Dame, qu'ils arrêtent de nous dire qu'il n'y a pas d'argent pour satisfaire l'urgence sociale". Sur son compte Twitter, le militant du NPA Philippe Poutou estime que ces riches familles devraient mettre leur argent "à disposition de la collectivité" car "il y a bien des urgences sociales". Dans un autre tweet, il les traite de "fraudeurs fiscaux", faisant certainement référence à leur évasion fiscal. En effet, Bernard Arnault envisageait de prendre la nationalité belge pour payer moins d'impôts. Le groupe Pinault fut quant à lui, épinglé par Médiapart pour une fraude fiscale de 2,5 milliards d'euros en 2018.

D'autres personnalités ont pris la parole comme Pamela Anderson. Sur son compte Twitter, l'actrice américaine a ainsi déclaré : "1 milliard d'euros pour reconstruire Notre-Dame. Merci les millionnaires. Je pensais que l'Eglise catholique avait assez d'argent. La bonne nouvelle pour les pauvres. Que dire des personnes sans-abri affamées dans les rues ?".

Cependant, les grosses sommes versées par ces grandes fortunes françaises ne sont pas les seules à faire polémique au sein de l'opinion.

Des avantages fiscaux faisant également débat

Certains soulignent également que ces généreux donateurs bénéficient d'avantages fiscaux en cas de donations pour la sauvegarde du patrimoine. En effet, la loi Aillagon de 2003 prévoit une réduction d'impôt de 60% pour les entreprises faisant des dons pour la restauration du patrimoine français.

Cette loi permet en autre d'empêcher que des oeuvres d'intérêt national partent à l'étranger. Cette défiscalisation va jusqu'à 66% pour les particuliers. Face à cette polémique, le président du groupe de luxe Kering François-Henri Pinault a décidé de ne pas faire valoir l'avantage fiscal auquel il pouvait prétendre grâce à son don pour la reconstruction de Notre-Dame de Paris. A ce jour, 800 millions d'euros ont été récoltés pour la cathédrale la plus célèbre de France.