Il s'agit sans doute d'un des sujets brûlants de cette rentrée 2019, celui qui est sur toute les lèvres. Jamais les violences conjugales n'ont été autant abordées dans la société. Comme le disait Nicole Kidman lorsqu'elle reçut son Emmy Award pour Big Little Lies après avoir joué une femme battue par son mari, il s'agit d'une "maladie insidieuse dont on se refuse à parler".
C'est en septembre 2019 qu'ont été lancées les Grenelles pour lutter contre les violences conjugales. Marlène Schiappa souhaite que le Gouvernement français agisse afin de ne plus voir chaque année les terrifiants chiffres sur les violences augmenter.
Des chiffres qui donnent raison à la secrétaire d'État sur l'urgence du dossier tant ils sont alarmants.
Une femme meurt tous les deux jours sous les coups de son conjoint
C'est une information qui fait mal à la tête et surprend, mais elle est vrai. Oui, aujourd'hui, une femme meurt tous les deux jours, tuée par son compagnon. En France, depuis le 1er janvier 2019, elles sont 107. 107 Femmes sont mortes en France depuis le début de l'année, enlevées au monde par la violence de leur compagnon, époux, conjoint. Le chiffre est alarmant. Nous sommes pourtant désormais dans une société qui semble prendre au sérieux ces violences, comme en atteste la création du 39 19, numéro gratuit destiné à celles qui souffrent en silence et qui recherchent de l'aide.
Mais est-ce suffisant ? Pour beaucoup d'anciennes victimes, la réponse est non. Le Gouvernement doit faire plus. Car tous les jours, les femmes continuent de mourir. Les chiffres officiels de l'année 2017 sont terrifiants. Elles étaient 219 000 cette année-là à souffrir de violences physiques et / ou sexuelles. Il s'agit d'1% de le population totale française.
Et ces violences dirigées contre la femme en entraînent d'autres, collatérales, dont on parle moins. Et pourtant. Cette même année, 25 enfants mineurs sont décédés, tués par un de leur parent dans un contexte de violences conjugales.
3 femmes sur 4 déclarent avoir subi des faits répétés
Une femme battue l'est autant physiquement que mentalement.
D'après les chiffres du Gouvernement, 8 femmes sur 10 indiquent subir une violence psychologique aussi forte que la violence physique. Parmi le pourcentage qui arrange les détracteurs, le Gouvernement explique qu'elles sont 19% à porter plainte auprès de la police. Un chiffre qui peut sembler bas, mais qui rend simplement compte de la détresse psychologique des victimes. La création d'un numéro comme le 39 19 a été justement faite pour les pousser à parler, à se livrer, et à se sortir de ce qui leur semble être une impasse. Et transformer cette impasse en autoroute vers une autre vie.
Les négociations autour des violences ont toujours lieux et les familles des victimes espèrent sans doute que cela changera les choses à l'avenir.
La première victoire vient cependant du fait que jamais les médias n'auront autant parlé de ces femmes qui souffrent et meurent sous les coups de leur conjoint. Une première victoire qui permet de sensibiliser les plus jeunes et futurs adultes et leur apprendre à traiter les femmes (et tout le monde) avec respect et dignité.