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Au moment où Marc Veyrat, le célèbre chef Haut-Savoyard, intente un deuxième procès au Guide Michelin, le nouveau directeur du guide rouge, Gwendal Poullennec, trentenaire issu d'une école de commerce et non du monde journalistique ou culinaire, tire de "nouvelles flèches" contre les grands chefs. Et ça tombe comme à Azincourt en 1415.

Après Marc Veyrat (la maison des bois à Manigod en Haute-Savoie), Marc Haeberlin (l'auberge de l'Ill en Alsace), Pierre Orsi (Lyon), Alain Dutournier (Paris), c'est au tour du restaurant de Paul Bocuse (restaurant du Pont de Collonges dans la banlieue lyonnaise) de se voir retirer sa troisième étoile avant la sortie du Michelin 2020, ce 27 janvier.

"C'est la mise à mort d'une icône" hurle Marc Veyrant, en dénonçant "l'incompétence des inspecteurs et de la nouvelle direction du guide Michelin, qui mettent à mort les équipes de Paul Bocuse, presque deux ans, jour pour jour, après la disparition du grand chef". A Collonges au Mont d'Or, les équipes de Paul Bocuse sont consternées, anéanties, alors qu'elles perpétuent, avec le même talent, les recettes de Paul Bocuse privilégiant la cuisine du terroir, avec la crème, le beurre, le vin et non les "petits pois coupés en quatre" comme le disait le chef avant sa mort, que semble désormais affectionner la nouvelle équipe du guide rouge.

La fierté du restaurant Paul Bocuse ébranlée

Ce vendredi 17 janvier 2020, la nouvelle direction du Guide Michelin, contactée à son siège par téléphone, a confirmé le retrait de la 3ème étoile au restaurant Paul Bocuse, avec ce commentaire laconique : "Les étoiles Michelin ne s'héritent pas. Elles se méritent". En quelques phrases, le guide Michelin confirme son rôle de "fossoyeur", d'un restaurant triplement étoilé depuis 1965, et qui avait obtenu sa première étoile en 1958, dont les recettes font toujours fureur au Japon où Paul Bocuse a ouvert plusieurs restaurants (comme son concurrent et ami Georges Blanc).

Avec cette décision qui meurtrit le monde de la gastronomie, beaucoup de chefs, à l'image des équipes du restaurant Paul Bocuse à Collonges au Mont d'Or ou de Marc Haeberlin en Alsace, ont apprécié la solidarité du grand chef Marc Veyrat. Ce dernier s'est exprimé, ce 17 janvier, sur de nombreuses radios nationales pour défendre les chefs victimes du Guide Michelin : "Dénonçons cette supercherie, ces méthodes d'un autre âge, qui sanctionnent les talents culinaires de grands chefs reconnus à travers le monde !".

Marc Veyrat contre-attaque et défend Bocuse

"Je suis un guerrier" a ajouté Marc Veyrat depuis sa citadelle de Manigod en Haute-Savoie. "J'ai lancé un deuxième procès contre le guide Michelin, après la décision du tribunal de Nanterre du 31 décembre dernier, qui a écarté les prétentions financières du Michelin, qui me réclamait 30 000 euros, et qui m'a refusé l'euro de dommages symbolique que je réclamais. J'ai fait appel et le Guide Michelin va devoir répondre de ses méthodes douteuses devant la Cour d'Appel....".

Unanimement reconnu comme l'alchimiste de génie des menus alpestres réhaussés par les arômes des plantes aromatiques ramassées le matin même en Forêt, Marc Veyrat avait été qualifié de "créateur de génie" par le chef des chefs Paul Bocuse.

Alors, pas étonnant que le chef au chapeau noir vole au secours de son père spirituel défunt, Paul Bocuse !

Le Guide Michelin talonné par le Gault & Millau et par le Guide Lebey

Cette nouvelle politique éditoriale du Guide Michelin devrait avoir des conséquences économiques pour le guide rouge. En effet, le guide Michelin est talonné par un concurrent sérieux, Le "Gault & Millau", car le talent des grands chefs ne peut être effacé d'un coup de crayon par un seul guide.

Un autre guide, "le Guide Lebey", dont l'édition 2020 distingue les 830 meilleurs adresses parisiennes et de la banlieue, semble séduire une partie des gastronomes de la capitale, au fil de ses 700 pages.