Avant même de parler du Deep Web, il est important de comprendre le fonctionnement d’internet en général. Internet est un réseau de réseaux connectés à travers le monde via des protocoles de connexions tels que TCP IP.

La surface du web

Sur ce réseau de réseaux, nous y trouvons plusieurs applications que nous connaissons bien telles que l’envoi ou réception d’email, via le "small message transfer protocol", le transfert de fichier, qui lui utilise le "file transfer protocol" et bien évidemment le World Wild Web ou, en terme simplifié, le Web.

Toutes ces applications utilisent internet comme un support ou un moyen de transport grâce à des connexions entre tous ces différents réseaux.

Les informations sont stockées de plusieurs manières, par exemple sur des serveurs comme chez Google. Les serveurs sont ensuite reliés entre eux par le principe de l’hyper-text. Cette partie d’internet, bien connue de tous, est appelée le Surface Web. Ce sont tous les sites indexés et stockés dans les serveurs par les moteurs de recherche accessibles via des navigateurs tels que Google Chrome, Safari, etc.

Le Deep Web

À l’inverse du Surface Web, le Deep Web représente tous les sites non indexés par les moteurs de recherche, ce qui représente 96 % des pages internet disponibles.

Il faut préciser que ce pourcentage peut varier en fonction des études, des chercheurs et des enquêtes. Il est difficile d’être précis vu le nombre de pages disponibles sur internet. Ce pourcentage peut varier de 5 à 20 %, mais l’information importante à retenir est que le Deep Web est plus important en nombre que le Web standard.

L’impressionnant nombre de pages et leur proportion très élevée en faveur du Deep Web font ressembler le Web dans son ensemble à un iceberg. Toutes ces pages non indexées par aucun moteur de recherche se retrouvent ainsi dans le Deep Web et l’on peut aisément constater qu’un utilisateur lambda d’internet fait des passages fréquents sur le Deep Web sans même s’en rendre compte.

Le Deep Web est donc souvent associé à une "zone criminelle" ou qualifiée de "peu sûre" par de nombreux utilisateurs simplement parce qu’il est peu expliqué ou très mal compris. En effet, Google drive, votre boîte mail, le gestionnaire de votre commerce en ligne, tout ceci n’est pas indexable pour l’une des raisons citées plus haut. De fait, bien souvent sans même le savoir, nous sommes sur le Deep Web en toute légalité en utilisant nos outils de tous les jours. Cela explique aussi pourquoi la Surface Web est si petite comparée à celle du Deep Web.

Le Dark Web et les Dark Nets

Tout comme le Deep Web, le Dark Web est non indexable, mais, cette fois-ci, pour une seule véritable raison : le nom de domaine.

La différence importante à signaler est que le Dark Web utilise le, ou les, Dark Nets comme support, alors que le Web, comme nous l’avons mentionné plus haut, utilise l’internet. Les sites ayant comme "nom de domaine onion" sont donc des Dark Web. Les Dark Nets, de l’anglais network, sont des sous-réseaux qui ne communiquent pas entre eux de la même manière qu’internet. C’est un ensemble de réseaux privés et anonymes qui utilisent des protocoles spéciaux intégrant des options de confidentialité et d’anonymat.De nos jours, ces réseaux anonymes permettent aux utilisateurs des Dark Nets de communiquer et/ou d’échanger des données ou des informations sans barrière et, surtout, sans être surveillé par un gouvernement ou toute autre agence de sécurité sur internet (y compris les fournisseurs internet).

Le problème central du Dark Web et des Dark Nets est qu’avec aucun véritable contrôle, on y trouve de tout et bien entendu aussi des activités illégales.

Pourquoi utiliser le Dark Net ?

Suite à la définition donnée des Dark Nets, nous pouvons en conclure qu’on n’y trouve donc pas que des activités illégales. En effet, beaucoup d’utilisateurs d’internet préfèrent le Dark Net à son cousin l’internet, mais pourquoi ?

Il faut savoir que le réseau d’internet, sans comprendre votre fournisseur d’accès, est la plupart du temps gratuit. Par exemple des recherches Google, ou un compte sur Facebook ne coûtent rien, et c’est là où réside une partie du problème. Car la plupart du temps, si l’offre est gratuite, c’est que, indirectement, nous sommes nous-mêmes le " produit".

De nombreux utilisateurs lambda l’ont bien compris et refusent, pour des questions de confidentialité et de respect de la sphère privée, de se rendre sur des sites où sont mises à disposition gratuitement des données personnelles en faveur de tiers, souvent de grandes compagnies. En effet, ces données sont souvent ensuite revendues et utilisées pour analyser et prévoir le comportement de leurs propriétaires et même inciter leurs choix. Tout est marketing, et le Net n’y échappe pas. L’intérêt commercial, le profit d’une certaine manière, reste, dans de nombreux cas, un objectif principal et ceci avant les libertés individuelles les plus élémentaires bien souvent. Entre les données échangées sur les réseaux, les fournisseurs d’accès à internet, qui enregistrent les déplacements sur le Web, et certaines agences de sécurité du Web, comme la NSA, la surveillance est permanente.

Certains affirment même que le Dark Net permettrait d’éviter cette surveillance globale des internautes dans le monde. Grâce à son système d’accès et à son architecture, Certains Dark Nets rendent les déplacements anonymes et non traçables. Il faut souligner qu’avec une adresse IP générée par un fournisseur internet, nous sommes constamment géolocalisables; de manière régulière et précise.

Qui utilise le Dark Net ?

Car de toute évidence l’internaute lambda n’est pas le seul à s’y rendre. Un des Dark Net le plus connu a été conçu par l’armée américaine, qui l’utilise toujours. Et ce cas est loin d’être isolé. En effet, le département de la sécurité nationale d’un pays a intérêt d’être le plus discret possible par rapport aux réseaux qu’ils utilisent, ceci pour d’évidentes raisons de sécurité, donc il utilisera le Dark Net à cet effet. Un autre utilisateur bien connu du Dark Net est le monde de la presse (principalement ses journalistes d’investigation).

Effectivement, la discrétion, et la non-traçabilité des utilisateurs permettent aux journalistes d’entrer en contact avec des personnes dans le monde entier sans prendre de risques inconsidérés (pour eux comme pour la personne contactée). L’échange de preuves, de faits divers ou d’interviews peut se faire en toute discrétion.