Une magnifique saison s'annonçait pour le supporter parisien. Même pour le supporter lambda simplement amoureux de football, de beaux gestes et de spectacle. La cellule de recrutement du Paris Saint Germain a frappé fort cet été. Très fort. En recrutant les deux joueurs les plus chers de l'année : Neymar, actuel 3ème meilleur joueur du monde (222 millions d'euros) et Kylian Mbappé, l'attaquant international français en provenance de Monaco (180 millions d'euros), le PSG a marqué de son empreinte la planète football en affichant clairement ses intentions, notamment remporter la Ligue des Champions dans les années à venir.
Le management est la clé
Le PSG est là où on l'attend. 7 matchs pour autant de victoires, 18 points pris sur 18 possibles en championnat, une écrasante victoire au Celtic Park pour le premier tour des phases de poule de la Ligue des Champions (0-5). Trop beau pour être vrai ? Pas vraiment. L'effectif du PSG est une "machine de guerre" taillée pour tout rafler sur son passage. Pour peu que chacun y mette du sien et travaille pour le collectif. Le football est un sport d'équipe entouré de récompenses individuelles et de statistiques à la manière du basket américain. Les footballeurs le savent. Les superstars encore plus. Certaines, en Europe, font passer leurs lignes de statistiques en priorité.
Et c'est ce qui s'est passé dimanche soir lors du choc de la 6ème journée de Ligue 1 PSG - OL.
Les spectateurs ont pu voir un vrai combat de gladiateurs sur la pelouse du Parc des Princes : de l'engagement, des duels, des belles frappes, des combinaisons suivis d'une querelle digne d'une cour de récréation à l'école primaire entre Neymar et Edinson cavani.
Une "chamaillerie" au sujet du rôle de chacun pour les coups de pieds arrêtés qui prêtait à sourire serait-elle en train de devenir un début de crise ?
Certains joueurs parisiens montent au front pour désamorcer le conflit naissant avec plus ou moins de maladresse : Dani Alves assurant qu'il n'y avait aucune polémique alors qu'il a joué un rôle prépondérant en confisquant le ballon pour le donner à Neymar (confirmant au passage le pouvoir du "clan brésilien" dans les vestiaires parisiens) ou Edinson Cavani - lui-même - maniant la langue de bois en affirmant que leur désaccord n'existe pas et que tout a été monté en épingle.
La survie du vestiaire en dépend
Pourquoi cette querelle stérile ? Chacun a ses objectifs. Edinson Cavani a souffert du manque de reconnaissance de son talent pendant les années Ibrahimovic, a fait le dos rond et parfaitement rempli son rôle tant en efficacité sur le terrain qu'en solidarité envers ses coéquipiers et son club dans les médias. La saison passée - après le départ du meilleur buteur du Paris Saint Germain Zlatan Ibrahimovic - l'attaquant uruguayen a retrouvé sa place de numéro 9 et montré à l'Europe entière l'étendue de son talent, notamment en inscrivant 49 buts toutes compétitions confondues et en devenant le meilleur buteur de la Ligue 1. Il est également le "tireur officiel" de penaltys de l'équipe et se montre d'une efficacité redoutable.
Neymar - lui - est arrivé au PSG avec un seul objectif personnel : être le patron et décrocher son premier Ballon d'Or. Chose impossible au FC Barcelone tant qu'il restait dans l'ombre de Lionel Messi. Tout est fait au quotidien pour que son intégration se passe au mieux. Direction du club, encadrement, staff technique, coéquipiers : tous s'affairent pour que le sud-américain se sente chez lui à Paris et que les résultats suivent. Le souci est que - malgré son statut et son énorme talent - il n'est pas encore le patron. mais il se comporte comme tel. Et cette rivalité entre les deux joueurs pourrait créer à terme une vraie crise au PSG si elle remontait jusqu'à la présidence.
Avantage Brésil
Le coach parisien Unaï Emery va devoir prendre une décision.
Très rapidement. Parce que la survie du vestiaire en dépend mais surtout parce que le rapport de force semble déséquilibré. En effet, avec son statut et le "clan brésilien", Neymar semble avoir une longueur d'avance sur Edinson Cavani, plus solitaire et plus enclin aux efforts collectifs. Cependant, Cavani reste efficace et un excellent buteur. Sans lui, le PSG n'aurait pas eu tous ses résultats. Surtout la saison dernière.
Quelle sera la décision ? Y en aura-t-il une ? Il y a urgence.