Le Football et la politique sont parfois des vases (très) communicants. Un ancien président de l'Olympique de Marseille peut aujourd'hui en témoigner. Âgé de 54 ans, Christophe Bouchet était à la direction des affaires du club phocéen entre 2002 et 2004. Ce bref passage de l'entrepreneur n'est pas spécialement resté dans les mémoires, l'histoire retenant plutôt celui de son successeur Pape Diouf. Hier après un vote interne du conseil municipal, Bouchet est devenu le nouvel homme fort de la ville de Tours. Ce centriste implanté au sein d'une équipe affiliée Les Républicains, prend la suite de Serge Babary, fraîchement élu sénateur et contraint de laisser vacant le fauteuil de maire afin de respecter la loi sur le non-cumul des mandats.

De président de l'OM à maire de Tours

Le parcours politique de Christophe Bouchet débute en 2012. Auparavant, l'homme exerce le métier de journaliste pour le compte de La Nouvelle République du Centre-Ouest pendant près de vingt ans. Avant de devenir l'un des hommes forts de l'union de la droite et du centre en Touraine, il se tourne donc vers son autre passion, le sport et plus particulièrement le football. De ces deux années à l'OM on retiendra quelques faits importants trop souvent oubliés. Il est d'abord l'un des premiers présidents à ramener le club à un équilibre financier viable (l'OM et même bénéficiaire en 2003). C'est aussi grâce à lui que des joueurs comme Didier Drogba, Benoit Pedretti et Bixente Lizarazu débarquent sur la Canebière. Habile homme d'affaires, il fait revoir à la hausse tous les contrats de sponsoring (Addidas en particulier) et obtient l'augmentation des revenus liés au droits TV.

Suite à cela, il décide de se retirer de la cité phocéenne et dirige la branche marketing du groupe Lagardère Sports.

Le Tours FC comme tremplin régional

Son retour près des pelouses passe par le Tours FC. Inconnu au bataillon en Touraine, il décide de venir contribuer à la construction du projet sportif du nouveau pensionnaire de Ligue 2.

Il s'implante dans son nouveau fief en épaulant le président du club de l'époque (Frédéric Sebag) sur les questions marketing puis devient vice-président jusqu'en 2011. C'est à ce moment qu'il quitte le navire et s'engage en politique, avide de nouvelles découvertes. Si la gestion d'un club de football et d'une ville sont deux choses bien différentes, Christophe Bouchet va devoir s'adapter très rapidement.

En effet, remplaçant au pied levé Serge Babary à mi-mandat, il ne dispose que de deux petites années pour faire ses preuves. Préférant s'inscrire dans la continuité, il a conforté grand nombre des membres de l'équipe municipale d'origine à l'exception de son malheureux rival Xavier Dateu, jusque là adjoint aux sports. Pour le moment Christophe Bouchet n'a pas exprimé de volonté d'axer son mandat sur une politique de développement sportif misant avant tout sur l'augmentation des budgets alloués à la voirie et à la sécurité. Dans une ville où le volley-ball règne en maître, il sera intéressant d'observer l'évolution des rapports complexes qu'entretient la ville avec le rocambolesque président d'un Tours FC très mal en point, Jean-Marc Ettori.