En ce début d'année 2018, le FC Porto (Portugal) est toujours en haut du classement du championnat portugais, et toujours en lice en Ligue des Champions. Le club, déjà double champion d'Europe en 1987 et en 2004, séduit à nouveau ses supporters et bat des records d'affluence à domicile et à l'extérieur avec des déplacements pouvant compter jusqu'à 10.000 supporters. Retrouver l'ADN du FC Porto du début des années 2000 était clairement l'objectif fixé par l'ancien métronome du FC Nantes, Sergio Conceição. Pour cette tâche difficile, qui était de sortir le club d'une disette sportive qui dure depuis près de 4 ans, Mister Conceição a su jongler avec des restrictions budgétaire strictes et un effectif réduit pour dégainer son arme secrète et plutôt inattendue, la BAM !

Un trident offensif africain constitué de Brahimi (Algérie), Aboubakar (Cameroun) et Marega (Mali).

Des doutes à la pré saison

En début de saison, peu de personnes auraient miser sur ce trio qui, on peut le dire, est destructeur. En effet, l'attaquant camerounais Aboubakar, alors prêté au Besiktas en Turquie, n'était pas en bons termes avec le club lusitanien, et avait affirmé ne pas vouloir rejoindre les bleus et blancs. Marega, quant à lui, était en prêt au Vitoria Guimarães. Brahimi était le seul point fixe dans l'effectif et représentait un espoir en demi-teinte pour le club, le petit cri de révolte plus près du banc de touche que des filets.

Un début de saison au-delà de toutes les espérances

Il aura fallu quelques mois et un chef d'orchestre nommé Conceição pour faire briller l'Afrique sur les terres du nord du Portugal. Aujourd'hui la BAM, plus incisive que la BBC de Zidane, marche sur l'eau et cumule 50 buts et près de 20 passes décisives toutes compétitions confondues.

C'est dire la force de cette union offensive qui aura déjà fait trembler les filets au-delà des frontières portugaises, comme peuvent en témoigner les défenseurs de l'AS Monaco qui auront encaissé 8 buts en 2 matchs face aux Dragons. L'Afrique est donc à l'honneur ces derniers temps dans les rues du vieux Porto et les drapeaux algériens, déjà bien présents dans le stade "do Dragão" depuis le passage de la légende Rabah Madjer, sont désormais rejoints par ceux du Cameroun et du Mali.

Pour dire l'engouement autour de ce trio, il suffit de tendre oreille pendant les matchs où l'on peut entendre les Super Dragões, mythique groupe d'ultras du FC Porto, entonner des chants à la gloire de leurs trois chouchous, alors que très peu de joueurs passés au sein de l'équipe des Dragons peuvent se vanter d'être les héros d'un chant.

En plus d'assurer une permanence en haut des classements, les trois joueurs sont aussi le symbole d'un lien fort entre l'effectif et leurs supporters. La rage de vaincre dans leurs yeux et le feu dans leurs gestes ont su redonner au FC Porto un espoir de victoire, le réveil du Dragon.

Et pour la suite ?

Éliminés de la Coupe de la Ligue par le Sporting cette semaine après la dure séance des tirs au but, le FC Porto est toujours leader devant le Sporting en championnat, ce même Sporting que devront à nouveau affronter les Dragons en demi-finale de Coupe du Portugal avant de se déplacer à Liverpool pour les huitièmes de Ligue des Champions. C'est l'heure de vérité pour les hommes de Conceição qui devront rester solides pour à nouveau soulever des trophées qui peinent à rejoindre les étagères de l'institution ces dernières années.