L'Olympique de Marseille a brillé par son mutisme durant le mercato, cet hiver. Seul le Brésilien Doria, indésirable de longue date, a quitté la Canebière. À deux semaines de la reprise de l'Europa League, Rudi Garcia aurait apprécié un ou deux renforts pour muscler un effectif un peu juste numériquement. Il n'en fut rien.
Depuis janvier 2017, l'OM dépensé plus de 120 millions d'euros sur un an, dont 56 millions l'été dernier sur les seuls transferts, foulant au pied les règles de gestion imposées par le Fair-play financier (FPF).
Pas d'enquête de l'UEFA contre l'OM
Forcément, il n'en fallait pas plus pour susciter la curiosité de l'UEFA. Avec un déficit supérieur à 40 millions d'euros et une masse salariale qui explose, l'Olympique de Marseille se retrouve hors des limites autorisées par la commission de contrôle et de gestion de l'instance européenne. Or à ce jour, le club phocéen n'a été visé par aucune enquête de la part de l'UEFA.
Alors que son équipe (3e de Ligue 1) parvient à exister entre Monaco (4e) et l'OL (2e), Rudi Garcia pense sans doute déjà à la Ligue des champions. En s'offrant un ticket pour la plus grande compétition continentale dans la poche, l'OM pourrait gagner du temps vis-à-vis du Fair-play financier.
Il pourrait également se montrer beaucoup plus persuasif sur le marché des transferts envers des éléments comme Kevin Gameiro (Atletico), lequel aurait encore repoussé les avances d'Andoni Zubizarreta, cet hiver.
Comme Paris, l'OM ne sera pas inquiété
Le Fair-play financier suscite des vagues, c'est bien connu. On se souvient de la sortie d'Éric Di Meco, qui avait qualifié d'"arnaque" la mesure chère à Michel Platini, en septembre dernier, sur RMC.
De son côté, Jean-Michel Aulas se gargarise face à la situation. "Je suis à moitié surpris car Marseille travaille très bien et investit beaucoup. On essaie tous de courir après le PSG (...). Le fair-play financier est donc là pour éventuellement mettre de la régulation dans tout cela", a déclaré le président de l'Olympique lyonnais, ce vendredi sur RMC, également.
Malin, Aulas tente d'exploiter les faiblesses de ses concurrents. Le Paris Saint-Germain ne semble toujours pas avoir convaincu l'UEFA au sujet de contrats de sponsoring frauduleux, mais a su prouver l'authenticité des transferts de Neymar et M'Bappé. À son échelle, l'Olympique de Marseille n'en est pas encore là. Cependant, l'actionnaire Franck Mc Court peut travailler l'esprit tranquille : son OM Champion's project ne sera pas ébranlé par la rigidité des instances.