Si les dirigeants du LOSC espéraient débuter l'année 2018 en tournant définitivement la page Marcelo Bielsa, c'est raté. En effet, le coach argentin aurait attaqué son ancien club devant le tribunal de commerce, ainsi que les prud'hommes, et lui réclame pas moins de 18,6 millions d'euros. Soit, dans le détail, 13,6 millions de salaires dus, auxquels s'ajoutent 5 millions d'euros au titre du préjudice subi. Un nouveau coup dur pour le LOSC, qui enchaîne les déconvenues depuis le rachat du club par Gérard Lopez.

Bielsa aussi rigide pour ses contrats que pour son football

En faisant signer Marcelo Bielsa, les nouveaux dirigeants savaient pourtant dans quoi ils s'aventuraient. En août 2015, "El Loco" avait claqué la porte du vestiaire de l'OM, alors que le club marseillais venait de perdre contre Caen lors de la première journée du championnat. D'après lui, le problème venait d'un changement brutal dans son contrat, opéré sans son accord. S'il est souvent loué pour son amour du jeu, le fantasque entraîneur argentin traîne aussi une réputation d'homme proche de ses sous, et il n'hésite pas à tout mettre en œuvre pour faire respecter ses droits.

Cela n'a pas empêché Gérard Lopez, alors nouveau président du LOSC, de faire de Bielsa la tête d'affiche de son projet.

Et le tout début de saison semblait lui donner raison, avec une victoire convaincante en ouverture du championnat contre Nantes. Mais tout s'est compliqué par la suite, avec une série de 10 matchs sans victoire toutes compétitions confondues. La rigidité du coach argentin est alors pointée du doigt, tout comme l'inexpérience de l'effectif qu'il a bâti.

En effet, le joueur le plus âgé du club lillois est Kévin Malcuit, qui a... 26 ans. C'est finalement le 15 décembre 2017 que se produira l'inévitable : Marcelo Bielsa est alors renvoyé, via une procédure de licenciement pour faute grave.

Le LOSC peut-il s'en sortir financièrement ?

Lille n'est pas seulement confronté au problème Bielsa.

Il y a quelques semaines, la DNCG, l'organisme de contrôle financier, a interdit le LOSC de recrutement durant le mercato hivernal et lui a imposé de bloquer 25 millions d'euros sur un compte bancaire. Si les dirigeants espèrent pouvoir s'en sortir avec la vente de Martin Terrier à l'OL pour environ 15 millions d'euros, ils se passeraient certainement de devoir payer plus de 18 millions d'euros à leur ancien entraîneur. Et le licenciement pour faute grave pourrait leur permettre de s'en affranchir.

Mais ce n'est pas si simple. En effet, El Loco s'appuie sur un "précontrat" signé sous seing privé avec le club nordiste, en février 2017. Celui-ci stipulerait notamment que "si le club décidait de rompre et/ou de résilier le présent contrat avant son terme convenu et faisait pour n’importe quelle raison arrêter le technicien dans l’exercice de ses fonctions et facultés citées dans le présent contrat, il devra l’indemniser par le paiement de toutes les quantités prévues dans celui-ci pendant la durée en vigueur précisée".

Si ce document est donc homologué par la Ligue, le LOSC devra donc payer le montant réclamé par Marcelo Bielsa, faute grave ou non. Ce qui pourrait avoir de graves conséquences sur les finances du club, et à terme sur sa présence dans l'élite. Pas si fou, El Loco, quand il s'agit d'argent...