Pour cette deuxième journée des 6 nations, l'Ecosse et la France devaient se racheter après avoir raté leur début. Une défaite pour l'une des deux équipes était donc synonyme de fin de tournoi.

Dès le coup d'envoi pourtant, les deux équipes étaient libérées et joueuses. Apres trois minutes de jeu, les jambes de feu de Teddy Thomas mystifiaient la défense écossaise pour inscrire son septième essai en dix sélections, sur un copié-collé de son essai contre l'Irlande une semaine auparavant (0-7).

Au bout de 9 minutes de jeu, les Bleus menaient même de dix points grâce à un bon déblayage de Wenceslas Lauret, mettant à la faute les avants écossais (0-10).

La réaction écossaise ne tardait pas. Après un jeu au pied de l'arrière Stuart Hogg qui donnait une touche à 5m de l'en-but français, l'ailier Sean Maitland profitait du travail de son arrière pour aplatir dans le coin opposé (7-10).

Dans un Murrayfield bouillant, les deux équipes jouaient sur un rythme élevé, essayant de faire la différence à chaque impact, malgré quelques imprécisions. Sur un lancement de jeu français alternant jeu court et jeu long, Teddy Thomas, encore lui, marquait son deuxième essai du match grâce à un coup de pied par-dessus et un rebond qui trompait Greig Laidlaw (7-17). La chance souriait aux Bleus.

Mais quatre minutes plus tard, les joueurs de Greg Townsend revenaient une nouvelle fois dans le match, grâce à Huw Jones.

Profitant d'une contre attaque magnifiquement jouée, le centre écossais prenait à revers la défense bleue et aplatissait entre les poteaux (14-17).

Du jeu à l'indiscipline

À la mi-temps, le XV de France menait logiquement au score grâce à une pénalité de Maxime Machenaud, impeccable au pied (14-20). En quarante minutes, le jeu français avait rajeuni de dix ans.

Du pilier à l'arrière, toute l'équipe était concernée par les phases offensives. Pour son grand retour en bleu après six ans d'absence, Lionel Beauxis était très juste, jouant près de ses avants quand il le fallait et lançant ses arrières dans le bon tempo. Surtout, la France rivalisait dans le jeu avec l'Écosse. Sachant que le XV du Chardon, après la Nouvelle Zélande, est peut être l'équipe la plus agréable à voir jouer, cela mesure la mi-temps pleine d'envie et de confiance chez les Français.

Le début de la seconde période laissait place à un duel de buteur. À la 43eme minute, Laidlaw réduisait le score (17-20) après une faute de Baptiste Serin qui avait remplacé Machenaud, blessé à l'épaule, à la mi-temps. Le Bordelais se rattrapait en réussissant une pénalité de 44 mètres mais le demi de mêlée écossais ramenait une nouvelle fois son équipe à trois points (47ème, 20-23).

Une fin de match difficile

Quinze minutes plus tard, Français et Écossais se retrouvaient à égalité (26-26). Si brillants et enthousiasmants en première période, les hommes de Jacques Brunel devenaient brouillons et moins sûrs d'eux, se rappelant peut être qu'ils n'avaient plus gagné un match depuis onze mois. Les vagues écossaises déferlaient sur la roche française, usée et érodée au fil des minutes.

Pour la première fois de la rencontre, Laidlaw faisait passer les locaux devant (70eme, 29-26). Moins fringant et plus indiscipliné, le Xv de France perdait le combat imposé par l'Ecosse (32-26). Durement mais logiquement, la dixième nation mondiale s'inclinait face à la cinquième. La France n'est plus une grande équipe.

L'Angleterre et l'Irlande assurent

Samedi, les Irlandais ont confirmé leur victoire à l'extérieur en terrassant facilement l'Italie (56-19). Dans un match plaisant où l'on a vu onze essais, le XV du Trèfle a empoché le bonus offensif et sera le rival numéro un de l'Angleterre, le XV de la Rose ayant disposé d'un Pays de Galles valeureux voire héroïque en défense (12-6).