Après trois jours en Israël où les sprinters ont pu faire valoir leurs atouts, les coureurs ont été transférés ce matin vers l'Italie, et plus précisément Catania, lieu de départ de la 4ème étape demain.

Les coureurs de retour en Italie sans casse

Sur la liste de départ que vous pourrez découvrir ici, un seul abandon est à déplorer, celui de Konstantine Sioutsou, victime d'une chute lors de la reconnaissance du prologue.

Sinon, un premier bilan après trois jours de courses, c'est la très bonne opération de l'équipe Sunweb autour de Tom Dumoulin (SUN), le tenant du titre, qui a su répondre aux attentes sur le chrono inaugural dans les rues de Jérusalem.

Du côté des autres leaders pour le classement général, à part du temps perdu sur le contre-la-montre, les deux étapes en lignes autour d'Israël ne se sont pas avérées piégeuses, et finalement une seule casse est à déplorer: celle de Christopher Froome (SKY) qui a chuté lors de la reconnaissance du prologue. Si bien que c'est le favori qui a le plus perdu avec ce passage en Israël: car bien que des coureurs comme Fabio Aru (UAE) , ou Miguel Angel Lopez (AST) n'aient pas brillé lors du contre-la-montre, perdant respectivement 56 et 50 secondes sur Tom Dumoulin, cet exercice est loin d'être leur spécialité. Tandis que dans le cas de Christopher Froome, on pouvait s'attendre à une bien meilleure performance de sa part, lui qui est spécialiste de la discipline.

Il perds 37 secondes sur Tom Dumoulin, et se retrouve même derrière Thibaut Pinot(GFD), pointé à 33 secondes du néerlandais.

Dès lors, on peut s'interroger sur l'état de forme du kenyan blanc, et nous aurons sûrement notre réponse dès la 6 ème étape, qui amènera les coureurs au sommet de l'Etna.

Sur les étapes en ligne, il n'y aura eu que peu de suspens.

Deux arrivées au sprint, avec un seul homme, hégémonique lors de ce séjour israélien: Elia Viviani. Le coureur italien qui revient sur les routes du Giro après quelques années d'absence a brillé avec deux victoires d'étape à la clé, emmené par une solide équipe Quick-Step Floors. On notera côté français que l'ancien cyclo-cross man Clément Venturini a réussi un top 10 sur l'étape de Tel-Aviv.

L'étape du jour: Un profil accidenté qui promet du spectacle

Une étape qui s'annonce palpitante. Car pour rallier l'arrivée à Caltagirone, les coureurs devront passer plus de 2000 mètres de dénivelé, de quoi peser sur les organismes, et permettre aux baroudeurs de s'exprimer sur un terrain favorable.

La lutte pour le maillot bleu de meilleur grimpeur risque d'animer les échappés.

Seulement deux côtes de 4 ème catégorie à monter: Pietre Calde et Vizzini, mais comme on l'a vu lors de ces trois jours en Israël, ce maillot bleu attire bien des convoitises, notamment celui du québécois Guillaume Boivin de l'équipe Israël Cycling Academy extrêmement offensif "à domicile". Malgré ces plus de 250 kilomètres d'échappée en deux jours, il n'a pas été récompensé par le port du maillot bleu, qui sera sur les épaules de Enrico Barbin de l'equipe Bardiani-CSF, déjà vainqueur d'une étape sur le Giro avec Nicola Boem il y a trois ans maintenant (vous pouvez la retrouver ici.

C'est pour cela que l'on risque de voir à nouveau ces hommes à l'avant sur cet étape s'ils ont bien digéré cette journée de repos forcée.

Sinon, si quelques audacieux n'arrivent pas à se disputer la victoire après une échappée au long cours, on pourrait avoir un peloton morcelé qui se présente à l'arrivée dans Caltagirone, au pied de l'escalier polychrome de Santa Maria del Monte. Sur un dernier kilomètre pentu, avec des pourcentages atteignant les 13%, les puncheurs bien placés sous la flamme rouge pourront se disputer la victoire. Quelques noms peuvent ainsi être cités: Krist Neilands , le jeune champion national letton qui s'était fait remarqué par son attaque sur le Poggio lors du dernier Milan San-Remo; Carlos Betancur, le colombien que l'on a vu à son aise lors du chrono inaugural semble retrouver ses qualités qui lui avait permis de gagner Paris-Nice en 2014; enfin s'il y a un homme que l'on peut citer parmi les favoris, c'est Tim Wellens le coureur de l'équipe Lotto-Soudal.

En effet, puisqu'il vise une bonne place au classement général, il est évident que son équipe le placera dans les meilleurs conditions dans le final pour dans un premier temps, être au contact des meilleurs. Ainsi, ses qualités reconnues de puncheur sur de courts efforts comme celui qui sera demandé mardi dans le final, pourraient lui permettre de tirer son épingle du jeu.

Dans tous les cas, c'est une belle étape qui s'annonce dans les vallées siciliennes, qui ne se résumera pas à une course de côte.

Affaire à suivre...