Sensationnels Castrais. Ils n'étaient pas attendus, eux qui avaient décroché de justesse leur billet pour les phases finales du Top 14 en terminant à la sixième et dernière place qualificative lors de la phase régulière. Mais comme face à Toulouse en barrages et au Racing 92 en demi-finale, Castres a su déjouer les pronostics lors de la finale face à Montpellier, samedi soir, au Stade de France. Les Héraultais, premiers de la phase régulière du championnat et faciles vainqueur de Lyon en demi-finale, s'avançaient en favoris logique pour ce dernier acte de la saison 2017-2018 au Stade de France.

Pour Louis Picamoles et ses coéquipiers, l'occasion était belle de permettre à Montpellier de décrocher le premier titre de champion de France de son histoire. Mais dès le coup d'envoi, les Héraultais ont déjoué, multipliant les erreurs et les approximations, à l'image de Ruan Pienaar. Le buteur sud-africain, impeccable tout au long de la saison, a cette fois manqué de réussite lors de moments clés de cette finale. Un manque de réussite fatal à ce niveau de compétition, d'autant qu'en face, Benjamin Urdapilleta, élu homme du match, a affiché 100% de réussite.

Benjamin Urdapilleta porte Castres

Précis au pied et impactant dans le jeu, l'Argentin a guidé son équipe, notamment lors d'une première période menée de main de maître par Castres.

Avec plus d'envie et un jeu plus ambitieux que les Montpelliérains, les hommes de Christopher Urios prennent les commandes de la rencontre et parviennent même à creuser un premier écart significatif peu avant la pause, grâce à un essai signé Julien Dumora. 17-6 à la mi-temps : les Castrais ont marché sur leur adversaire, mais ils savent que la réaction Montpelliéraine peut-être féroce.

Elle intervient en début de seconde période. Les hommes de Vern Cotter privilégient l'impact et la puissance physique pour faire plier les Castrais. En l'espace de quelques secondes, Loïc Jacquet écope d'un carton jaune et Montpellier inscrit un essai de pénalité. Dix minutes seulement après le retour des vestiaires, les Héraultais sont revenus à 17-13.

Un feu de paille, puisque le MHR ne parviendra jamais à s'approcher plus près ni à passer devant Castres. Après avoir laissé passer l'orage, Benjamin Urdapilleta continue de faire des merveilles et Sitiveni Mafi vient offrir le titre grâce à un essai en fin de match. 29-13 score finale : les Castrais laissent exploser leur joie.

Montpellier rate complètement sa finale

Une joie immense, tant Castres est revenu de loin cette saison. Mais pour Rory Kockott, ce titre apparaît mérité. « On l'a fait devant un adversaire énorme. Il faut féliciter Montpellier. C'était dur, c'était chaud, ça piquait parfois. Mais on a su montrer le coeur et les couilles en défense », a assuré le Castrais au micro de Canal +.

Du côté de Montpellier, évidemment, la déception est au rendez-vous, d'autant que cela semblait être l'année où jamais pour les Héraultais. « Castres mérite amplement sa victoire, félicitations à eux. On savait que ça se jouerait à rien, à des détails. La logique est respectée par rapport à ce que les finales impliquent », a expliqué Louis Picamoles, très touché par cette défaite, au micro de Canal +. Voir Castres champion de France est une demi-surprise. Cette, les hommes de Christopher Urios ne font pas partie des plus gros budgets du championnat et sont revenus de loin pour décrocher le Brennus. Mais Castres, c'est pas moins de trois finales sur les six dernières années, dont deux titres. Un champion de la régularité. Un magnifique champion de France de Top 14, tout simplement.