Une injuste humiliation reçue mercredi (0-3) en coupe et une courte défaite cette fois plutôt méritée. Impuissant suite à l'ouverture du score de Rakitic, le Real n'a pas su trouver la faille et n'est jamais parvenu à réellement mettre en danger Ter Stegen, lui qui avait été si sollicité en Copa del Rey. Malgré l'activité débordante de Reguilon et Vinicius Jr, ainsi que la maestria d'un Modric toujours aussi précieux au milieu de terrain, le vide laissé par le départ de Cristiano Ronaldo a éclaté aux yeux de tous sur ces deux matches. Car si Benzema organise toujours aussi intelligemment le jeu, il n'est pas le finisseur qu'était le Portugais.

Les centres trouvent rarement preneur et il manque souvent un point d'ancrage dans la surface, un poison capable de surgir à tout moment, comme Suarez trois jours plus tôt.

Avec 12 points de retard, les Madrilènes ont clairement dit adieu au titre, ce qui laisse seulement le voisin de l'Atlético en embuscade. Mais les coéquipiers d'Antoine Griezmann ont déjà dix points de retard (avant le déplacement à la Real Sociedad), et ne semblent pas avoir les épaules pour aller titiller Barcelone, même si ces derniers venaient à faire quelques faux pas. Les joueurs de Diego Simeone manquent non seulement d'expérience dans ces sprints finaux (un seul titre récent en Liga), et si l'on jette un œil au calendrier, on peut entrevoir plusieurs déplacements compliqués pour les Colchoneros : en terre basque à Bilbao, chez le surprenant Alavès, et à ...

Barcelone. Avec un tel tableau, on voit mal comment le titre peut échapper à la bande de Leo Messi.

Une domination catalane sur l'Espagne

Si la Ligue des Champions est souvent tombée dans l'escarcelle des Madrilènes, les titres nationaux s'empilent pour le FC Barcelone. En route vers une dixième Liga sur les quinze dernières, ils tenteront de gagner une cinquième Copa Del Rey consécutive en finale contre Valence.

Mais plus que les résultats, la manière interpelle. Malgré une forme de hold-up lors de la demi-finale retour en coupe, le Barça affiche une certaine facilité lorsqu'il s'impose à Madrid, au moins depuis l'ère Guardiola. Lors du dernier match, ils n'a même pas eu besoin d'un grand Leo Messi, pas transcendant ce samedi non plus.

Santiago Bernabeu serait-il devenu le nouveau jardin des Blaugrana ? Outre les grosses défaites infligées assez régulièrement (2-6 en 2009, 0-2 en 2010, 0-2 et 1-3 en 2011, 0-4 en 2015, 2-3, 2-3 et 0-3 en 2017, 0-3 en 2019), les catalans ont pris pour habitude de gagner chez leur ennemi juré avec une certaine insolence. Comme un symbole, l'historique des confrontations a basculé cette semaine en faveur du club blaugrana avec désormais 96 victoires contre 95 pour les Merengues, une première depuis 1932. Pas assez tueur, le Real va devoir retrouver ses instincts pour tenter d'aller chercher une quatrième coupe aux grandes oreilles d'affilée, seule manière de sauver sa saison désormais. Car à la Maison Blanche, le palmarès a horreur du vide.