C'était une promesse de campagne du président de la République, et elle verra le jour dès la rentrée de septembre. Ce texte de loi qui interdit l'utilisation du téléphone portable dans les écoles a été examiné en mai dernier en commission par les députés. Lundi 30 juillet, il a été définitivement adopté par un ultime vote de l'Assemblée. Cette loi vise consolider l'éducation des élèves, à renforcer l'attention en classe et à augmenter l'activité physique dans les cours de récréation. Sans compter les contenus violents, les images ou vidéos à caractère pornographiques et les tentatives d'humiliation qui seront à présent éviter.
Comment interdire le portable à l'école ?
Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Education, était déterminé depuis plusieurs mois à mettre en place cette nouvelle loi dans les établissements scolaires, du CP à la troisième. Portée par les députés de la République En Marche, les modalités de cette interdiction sont toujours en cours d'élaboration. En effet, interdire le téléphone portable à l'école peut s'avérer bien plus compliqué que prévu.
Interdiction générale du téléphone portable dans les écoles et les collèges dans un cadre juridique clair. 📵
— Jean-Michel Blanquer (@jmblanquer) 26 juillet 2018
Le Sénat vient d’adopter très largement la proposition de loi qui encadre le sujet, avec effectivité dès la rentrée prochaine. pic.twitter.com/u2arGoC7qg
L'usage du téléphone portable dans les salles de classe est déjà interdit par le Code de l'éducation.
A présent, ce sont les cours de récréation, les couloirs et la cantine qui sont concernés par la loi. Pour cela, les élèves pourraient avoir à leur disposition des casiers fermés dans lesquels ils déposeront leurs téléphones une fois arrivés dans l'établissement scolaire. De cette manière, ils pourraient toujours y accéder en cas d'urgence.
Dans le cas où les établissements ne disposent pas de casiers, la possibilité de "fouiller les élèves" avant d'entrer semble impensable. "Comment voulez-vous fouiller 200, 300, 400 élèves tous les matins à la même heure avant de démarrer les cours ?" s'interroge Valérie Sipahimalani, membre du syndicat national des enseignants.
Des sanctions seront prononcées par les surveillants, les professeurs ou la direction de l'établissement en cas de désobéissance. Elles se présenterons sous la forme d'une confiscation du téléphone avec restitution aux parents qui doivent se rendre sur place ou d'heures de retenue. Chaque établissement sera libre de décider des modalités d'interdiction. En revanche, ils devront tous se mettre d'accord sur le fait que les téléphones portables soient enfermés dans un cartable et sortis uniquement en cas d'urgence ou d'usage pédagogique.
Le portable bientôt interdit pour les professeurs et les surveillants ?
Dans le cadre de la loi sur l'interdiction de l'utilisation du téléphone portables dans les écoles, les députes de LaREM et son président, Richard Ferrand, ont demandé à étendre cette interdiction à l'ensemble de la communauté éducative.
A la base étudiée pour les écoliers, les collégiens et même les lycéens, la loi pourrait bientôt concerner les surveillants et les professeurs. "Il faut renvoyer à nos jeunes une image exemplaire et rester cohérent avec les principes imposés par cette nouvelle loi" ont expliqué les parlementaires.
Une opération de com' pour l'opposition
Les Républicains, les socialistes, les communistes et les Insoumis ont critiqué ce texte de loi en le qualifiant "d'opération de communication" et "d'affichage politique". En effet, cette loi, qui existe depuis le 12 juillet 2010, ne va rien changer puisque le Code de l'éducation interdit déjà les téléphones portables durant l'activité d'enseignement. Pour l'opposition, environ la moitié des collèges a intégré l'interdiction du portable en classe et dans les cours de récréation. Et cette nouvelle proposition de loi interdit l'utilisation de tout objet connecté comme les portables, les tablettes et les montres pourrait également s'étendre aux lycées.