Le combat contre la peine de mort est commémoré chaque année le 10 octobre à travers le monde comme une exigence d’équité. C'est l'aboutissement d’un long combat mené depuis deux siècles par les défenseurs de la liberté et la nécessité d'abolir ce châtiment cruel auprès d’une opinion réticente. Au XXe siècle, ce combat sur le droit à la vie sera celui d'intellectuels émérites tels que le britannique Arthur Koestler. Avec le philosophe français Albert Camus, il cosigne en 1957 une déclaration qui a connu un grand retentissement. La campagne pour l‘abolition de la peine de mort en Grande-Bretagne finit par triompher en 1969.

En France, le combat des abolitionnistes a trouvé son aboutissement après plus de deux siècles de débats dont le grand Victor Hugo fut l’un des initiateurs. Dans son célèbre roman, Claude Gueux, paru en 1834, Hugo dénonce la peine de mort et la disproportion des délits et des peines. En 1981, François Mitterrand et son garde des Sceaux Robert Badinter, font adopter la loi abolissant la peine de mort. Les Français avaient conscience que le temps était venu d'accorder leurs lois à celles de l'Europe. La Suède l’avait abolie en 1921.

Le combat continue

Le combat pour l’abolition de la peine de mort n’est pas terminé. Si 138 pays n'exécutent plus, 81 continuent à appliquer la peine capitale. Certains pays en font un usage abusif.

L’Iran détient le palmarès mondial du nombre d’exécutions par tête d’habitant. Selon Amnesty International, le régime iranien a comptabilisé 55 % du nombre total d’exécutions dans le monde (exclusion faite de la Chine) en 2016. Plus de 500 personnes ont été exécutées en Iran depuis le début de 2017. Ce chiffre a dépassé les 1000 exécutions en 2015.

Les femmes ne sont pas épargnées et 81 femmes ont été exécutées depuis que le président "modéré" des mollahs, Hassan Rohani, est au pouvoir.

En Iran, selon la loi, les garçons sont passibles de la peine de mort dès l’âge de 15 ans, et les filles dès 9 ans. C’est l’âge de la maturité juridique. Les militants iraniens ont redoublé d’efforts ces dernières années pour pousser les gouvernements occidentaux à conditionner leurs relations commerciales et diplomatiques à l’arrêt des tortures et des exécutions en Iran.

Dans un message à l’occasion de la Journée internationale contre la peine de mort, Maryam Radjavi, présidente du Conseil national de la Résistance iranienne, a appelé les Nations Unies à mettre en place une commission d’enquête sur le massacre de 30 000 prisonniers politiques en 1988 en Iran, dont la plupart des victimes étaient des membres de l'OMPI, la principale force d'opposition au régime. « Pour traduire en justice les responsables de ce génocide qui sont toujours en charge des exécutions en Iran ». Cette demande de poursuites judiciaires « s’est transformée en exigence générale dans la société iranienne. Elle est un prérequis pour mettre fin à la vague d’exécutions en Iran », a-t-elle déclaré.

Ce combat reste donc d'actualité tant que l'article 3 de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, qui affirme le droit à la vie de tout individu et proclame que nul ne peut être soumis à des peines ou châtiments cruels, n'est pas respecté sur l'ensemble de la planète.