Mélenchon, en baisse dans les sondages, avait décidé de mettre les bouchées doubles pour son passage à l'Émission politique du jeudi soir. En effet, ses récentes apparitions médiatiques avaient révélé une autre facette de celui qui s'est autoproclamé "insoumis". Celle de l'homme politique qu'il a toujours été, mais qu'il essaie de cacher tant bien que mal.

Quand le masque tombe

Trotskyste mitterrandiste, autoproclamé anti-Union européenne tout en ayant appelé à voter pour le traité de Maastricht en 1992 qu'il considérait comme "un compromis de gauche" puis député européen.

Insoumis au pouvoir tout en ayant appelé à voter directement pour Hollande en 2012 puis indirectement pour Macron en 2017, en donnant clairement comme directive de ne pas laisser passer Marine Lepen, Jean-Luc Mélenchon est un paradoxe à lui tout seul, alternant l'insoumission et la soumission en fonction de ses intérêts politiques.

Celui qui n'a cessé de se présenter comme le seul opposant à Emmanuel Macron a provoqué l'étonnement en n'hésitant pas à émettre des éloges à l'encontre de son adversaire politique. Il avait évoqué "le plaisir de la conversation" avec le président, suite à un entretien le 21 novembre sur l'Europe à l'Élysée. Il a également admis lors d'une interview à Athènes au mois d'octobre que "pour l'instant, c'est lui qui a le point", en parlant de son échec à mettre en place une mobilisation sociale à l'encontre des ordonnances réformant le droit du travail.

Il a également avoué ne pas avoir su motiver les jeunes générations pour qu'elles le suivent et espère à l'avenir s'attirer leur sympathie. Cet aveu d'incapacité à jouer le rôle de "court-circuit" du pouvoir qu'il s'était attribué a étonné un grand nombre de personnes, pensant que Mélenchon avait baissé les bras ou encore qu'il n'était tout simplement pas en mesure de faire tout ce qu'il clame à tort et à travers.

Il s'en est défendu lors de l'Émission politique, expliquant que les médias avaient pour travers de "de tout psychologiser", tout en avouant l'échec politique de son pouvoir qu'il présente toujours comme une force d'opposition.

Pour montrer qu'il n'était pas abattu, comme semblaient le véhiculer certaines presses, il n'a pas hésité à faire de la surenchère théâtrale, au point qu'il en est venu à se comporter de manière totalement irrespectueuse et agressive envers la journaliste Laurence Debray.

Pour rappel, elle l'avait questionné sur le régime du Venezuela, lui qui en est un ardent défenseur. Il lui a reproché de ne pas connaître le sujet alors qu'elle y avait vécu, d'être pour les riches et contre les pauvres, alors que la population pauvre du Venezuela est la plus touchée par les exactions du régime qu'il défend, il a tenté de la ridiculiser en prenant à parti le public qu'il a fait rire à coups de grimaces et de propos caricaturaux, il lui a tourné deux fois le dos, etc. Son attitude, non seulement ridicule, a eu le mérite de mettre en avant son comportement immature lorsqu'il est mis dos au mur.

Ensuite, son lapsus concernant la députée Daniele Obono, qu'il a qualifié "d'antiraciste et d'antisémite" puis s'est rattrapé en disant "non antisémite", est assez révélateur concernant la députée de France insoumise qui n'a cessé de faire parler d'elle à travers ses nombreuses frasques ouvertement anti-blanches, justifiant "le racisme quand il est le fait d'un noir parce que le racisme chez un dominé n'est pas du racisme c'est en fait de la légitime défense" comme l'a souligné le philosophe Michel Onfray.

Mélenchon, tout en exprimant son désaccord avec sa députée, l'a excusé en déclarant la "comprendre".

Le leader de France insoumise a une fois encore révélé toutes ses contradictions ainsi que celles qui subsistent au sein de son parti.