Comme diraient Dupont à Dupond, tout devient clair, et je dirais même plus, que la lumière soit, et la lumière fut. Not alternative news, tellement c'est limpide, donc ne pouvant qu'être vrai. Le Penelopegate (bien sûr dénué de tout fondement, tellement Penelope Fillon, au dernier rang après l'extinction des lumières, ou dans les coulisses, est tellement présente à chaque étape de campagne de son mari ; mais discrète : pour La Réunion, elle a voyagé en soute), n'est qu'une machination des potes d'Emmanuel Macron. Circule, amplement relayé, sur les réseaux sociaux, un billet, un placard, voire un pamphlet, intitulé "Fillon – l'auteur du piège identifié".

L'auteur est énigmatique, mais relayé par de multiples récipiendaires de son message…

Cazenave, Vallaud, Gantzner

À qui profite le Penelopegate ? Certainement pas à Marine Le Pen, assurément non à un François Bayrou candidat, encore moins à Poutou, Lasalle, Alliot-Marie, Guaino, Cheminade, Arthaud ou Gaspard Delanoë. C'est évident, le seul bénéficiaire n'est autre qu'Emmanuel Macron. Car, c'est sa promotion de l'École nationale d'administration (connue par les cruciverbistes sous la dénomination Ena), qui fut à la manœuvre. Ce serait donc Gaspard Gantzer (méfiez-vous des faux Gaspard, le seul, le vrai, c'est Gaspard Delanoë), condisciple d'Emmanuel à l'Éna, qui aurait, depuis Bercy, obtenu des trucs fastoches à retrouver à l'Assemblée nationale, d'un certain Thomas Cazenave.

Un autre pote d'Emmanuel Macron. Qui aurait remplacé Boris Vallaud, époux de dame Belkacem, et remis ce que Le Canard pouvait trouver aisément (à condition de chercher), au sieur Hollande, François. Lequel balance le tout à Gantzner. Car bien évidemment, Gantzner et Cazenave ne se fréquentent plus (une histoire de future sous-préfète les aurait fâchés ?

Allez savoir…). Or "le mardi 9 janvier, Gaspard Gantzer a rencontré Michel Gallard, directeur de la rédaction du Canard enchaîné (…) pour lui remettre les éléments". Bizarre, bizarre. C'est quand même tout début décembre 2016 que Le Canard enchaîné s'intéresse à 2F Conseil, la société dont François Fillon est l'unique dirigeant et salarié.

Mais, admettons. Bien sûr, indique l'anonyme sous pseudo, Éliane Houlette, du parquet national financier, aurait été dans la confidence. C'était tellement plus simple de lui balancer le dossier via un organe de presse que de lui transmettre directement via un "cabinet noir". Alors que, présume-t-on, elle ne peut être qu'aux ordres. C'est donc du mistigri, un habile tour de passe-passe, dont tous les rouages sont à présent déjoués. Mais le coup a manqué, grâce à nos canonniers des réseaux sociaux puisque les avocats de François Fillon ont transmis au parquet "toutes les preuves de la véracité du travail de Madame Fillon". Et nous, bernés par des folliculaires supposant que Rachida Dati aurait pu être à l'origine des fuites, nous n'avions rien vu, rien subodoré ?

Damned. Watson, c'est limpide, c'est du Macron tout craché. Attendez-vous aussi à savoir que Brigitte Trogneux, épouse Macron, versait un élixir délétère dans le thé de Penelope Fillon avant chaque entretien qu'elle accordait à la presse. Ce, en se faisant passer pour une soubrette remplaçante, ayant soudoyé la titulaire, lui promettant un ministère. La machination est déjouée, le Peuple Souverain est éclairé, et Penelope Fillon restituera les ferrets de la Reine au mobilier national (car elle les avait préservés, craignant que Carla Bruni se les approprie ou que Nicolas Sarkozy les écoule via les yakuzas en cheville avec Kim Il-Sung, qui swingue peinard avec Elvis Presley, sur Hadar du Centaure). Bref, on y croit très fort. Venez donc exposer tout cela dimanche, place de la République, lors du rassemblement contre la corruption.