Deux taxes conjointes ont été approuvées par le président Trump début Mars. Deux dispositions qui seraient susceptibles de causer une Guerre commerciale mondiale : 25% de taxes pour les importations d'acier, 10% sur l'aluminium. Les salariés du secteur, présents à la Roosevelt Room lors de la signature de ce décret, sont ravis. Donald Trump dira même : "Nos ouvriers ont été trahis, mais maintenant, c'est fini". D'ici deux semaines sera appliquée cette nouvelle tarification, de façon universelle et indéterminée.

Cela étant dit, il y a deux exceptions sur le tableau idyllique du président américain.

Le Mexique et le Canada, respectivement premier et quatrième fournisseur d'acier aux USA, se verront affecté d'une dérogation, elle aussi à durée indéterminée. Les deux pays restent exempts pour le moment du processus de nouvelle tarification car ils sont en phase de renégociation de l'accord de l'Alena. Qualifiée de "sécurité économique" par Trump, cette renégociation empêche, pour l'instant, toute implication de ces deux voisins dans la nouvelle direction.

Trump: Les pays concernés ont-ils le droit de s'opposer à cette décision et ne pas s'y contraindre ?

Il existe une "clause de sûreté" pour les pays souhaitant discuter de cette taxe et espérer ouvrir un dialogue vers la réduction. Cet échange implique le pays exportateur et le Représentant Commercial Américain (USTR).

Seulement voilà, Donald Trump est tout de même l'instigateur du mouvement, et peut, à tout moment, "décider d'augmenter et de baisser ces taxes selon le pays, [...] le droit d'épargner des pays et d'en ajouter". Véritable pouvoir centralisé, la simple idée d'une guerre commerciale n'apaise pas les consciences. Pris en main fortement par le résident de la Maison Blanche, il est à prévoir de vifs débats dans les semaines et les mois à venir concernant les conditions de cet accord.

En effet, ce ne sont pas moins de 107 élus de la majorité qui ont approuvé une lettre adressée au président, dans laquelle il le presse de "reconsidérer l'idée de droits de douanes universels" affirmant par la même que cette décision appauvrirait les américains. La Chambre de commerce américaine, quant à elle, se montre moins patiente et parle d'une campagne à venir de "vaste représailles qui laissera [...] le problème réel de la surproduction chinoise".

Entre oppositions et tumultes, c'est une nouvelle action du président qui fait grincer les dents de l'industrie. Prudence face à l'avenir, la prochaine étape sera fin Mars, et concernera cette fois une attaque des Etats-Unis contre les usurpations de propriété intellectuelle par les Chinois.