Mais à quoi joue Donald Trump ? Alors que le sommet de Singapour a été une réussite et que les relations entre la Corée du Nord et les Etats-Unis semblent enfin s'apaiser, le président américain a décidé d'en remettre une couche sur le sujet. Donald Trump a en effet déclaré que la Corée du Nord représentait toujours une « menace extraordinaire » pour les Etats-Unis, quelques jours après avoir déclaré que le programme nucléaire du pays ne constituait plus un danger. Dans un ordre exécutif publié vendredi, le président a prolongé d'un an « l'urgence nationale » concernant le régime de Kim Jong-un, réautorisant les restrictions économiques à son encontre.

Tout cela arrive une dizaine de jours après que Trump ait tweeté : « Il n'y a plus de menace nucléaire de la Corée du Nord », après son sommet avec le leader nord-coréen Kim Jong-un à Singapour. L'urgence nationale est en place depuis 2008 et est un signe des tensions persistantes entre les États-Unis et la Corée du Nord qui ont atteint un sommet l'année dernière alors que le Nord fermait ses portes pour perfectionner un missile à pointe nucléaire qui pourrait atteindre le sol américain. Depuis, de l'eau semblait avoir coulé sous les ponts après les progrès effectués ces derniers mois.

Donald Trump reste ferme

Des progrès concrétisés lors du sommet historique de Singapour, le 12 juin. Donald Trump et Kim Jong-un se sont alors rencontrés, échangeant longuement, multipliant poignées de main et sourires.

Les deux hommes, qui ont tout fait pour montrer qu'ils s'entendaient bien, ont signé une déclaration dans laquelle les Etats-Unis offraient des « garanties de sécurité » à la Corée du Nord, notamment à propos de la dénucléarisation complète de la péninsule coréenne, sans définir ce que cela signifiait exactement et comment cela allait s'articuler.

Cependant, les deux parties doivent encore négocier les conditions dans lesquelles le Nord abandonnerait ses armes nucléaires et obtiendrait un allégement des sanctions. Trump a déclaré lors d'une réunion du cabinet que la dénucléarisation avait déjà commencé, bien que son secrétaire à la Défense, James Mattis, ait déclaré à la presse un jour plus tôt qu'il ignorait que la Corée du Nord avait pris des mesures pour la dénucléarisation.

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a déclaré que les sanctions contre la Corée du Nord resteraient en place alors que les négociations se poursuivent sur son arsenal nucléaire.

Pas de déclaration de Kim Jong-un

La principale interrogation demeure la volonté de Donald Trump. Le président américain a clairement changé de ton par rapport au sommet du 12 juin. Les Démocrates n'hésitent ainsi pas à mettre Trump face à ses contradictions, lui qui avait assuré que le sommet de Singapour avait été un grand succès et un pas accompli vers la paix entre les Etats-Unis et la Corée du Nord. Dans un tweet daté du 13 juin, il faisait notamment référence à Barack Obama, qui avait déclaré que la Corée du Nord était le principal problème des Etats-Unis.

Un problème résolu selon Donald Trump qui avait alors conclu son tweet d'un « bonne nuit, dormez bien ! ». Le président américain s'est-il emballé ? En considérant que le régime de Kim Jong-un est toujours une importante menace nucléaire, il semble désormais jouer la carte de la prudence en ne donnant pas un crédit illimité au régime nord-coréen. Pour le moment, Kim Jong-un n'a pas encore réagit à la déclaration de Donald Trump concernant le danger que représente encore la Corée du Nord pour les Etats-Unis et le reste de la communauté internationale. Entre les deux hommes, il n'y a plus qu'à espérer que la guerre des mots ne fasse pas son retour.