Plus de 60 tonnes de pétrole ont été déversées par le vraquier MV Solomon Trader qui s'est échoué sur un récif dans la baie de Kangava (île Rennell) dans les îles Salomon. Selon les estimations, il reste encore 600 tonnes de pétrole à bord du navire, a annoncé le ministère australien des Affaires étrangères et du Commerce.

L'Autorité australienne de la sécurité maritime aurait mené des évaluations aériennes qui "ont confirmé des fuites importantes de pétrole autour du navire qui ont commencé à se disperser dans la mer et le littoral environnants".

Le pétrole s’est répandu sur environ 5 à 6 kilomètres et a commencé à s’échouer sur la côte.

Catastrophe environnementale

L’accident, qui a eu lieu le 5 février 2019 près du plus grand atoll de corail surélevé au monde, classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1998, a été qualifié de catastrophe environnementale.

Ce drame écologique serait dû aux intempéries météorologiques alors que le vraquier chargeait du minerai de bauxite.

Dans un communiqué, l'Unesco a déclaré que la fuite se produisait à l'extérieur du site du patrimoine mondial. L'organisation craint toutefois "un impact possible sur le site classé et sur les moyens de subsistance des communautés locales". Le directeur du Bureau de gestion des catastrophes des îles Salomon a d'ores et déjà constaté ces impacts et déclaré que des poissons morts avaient été jetés sur les plages et que les émanations du pétrole affectaient les oiseaux sauvages.

Assureur et propriétaire pointés du doigt

Face à la lenteur des réactions des sociétés impliquées et l'urgence des dommages écologiques, le gouvernement des Îles Salomon a sollicité le 16 février 2019 l’assistance de l’Australie. Les sociétés travailleraient pourtant actuellement au transfert des 600 tonnes métriques de mazout restantes du navire vers différents réservoirs, qui seront pompés sur une barge séparée.

L'assureur et le propriétaire ont déclaré avoir commencé à déployer des barrages anti-pollution pour limiter la propagation, et commencé à nettoyer le littoral.

Les habitants (un peu plus de 1 000 personnes) de Rennell Est (37 000 hectares de forêts) vivent essentiellement d'exploitation forestière, de chasse et de pêche. Les marées noires ont de multiples conséquences, à court, moyen et long terme, sur l'écosystème touché, comme par exemple la disparition d'espèces marines entières. En 2010, l'explosion de la plateforme pétrolière DeepWater Horizon aurait été à l'origine de la disparition de 6000 oiseaux.