Alors qu’en France, la situation sanitaire paraît enfin s’apaiser - entre les chiffres “encourageants” des hôpitaux et le passage en zone verte de la métropole dans son ensemble - il semblerait que la Chine soit depuis quelques jours en proie à un regain de contagion. Mardi 16 juin, les autorités locales ont fait état de 106 nouvelles personnes contaminées enregistrées depuis cinq jours, alors que le pays avait quasiment réussi à endiguer l’épidémie, ne recensant par ailleurs aucun mort du Coronavirus depuis un mois.

Un marché de Pékin au coeur des spéculations

Pour l’instant, le point de départ de ces nouvelles contaminations serait le marché gigantesque de Xinfadi, au sud de Pékin. Considéré comme l’un des plus gros d’Asie, le marché de Xinfadi voit chaque jour défiler de nombreux pékinois, mais aussi des personnes extérieures à la ville et à la région. Pour vous faire une idée quant à l’ampleur du lieu, le scientifique américain Eric Feigl-Ding, expert en santé publique, indique sur Twitter que ce dernier représente un tiers de la superficie de Central Park.

Plus préoccupant encore, le scientifique explique que le marché de Xinfadi est 22 fois plus grand que le marché de Wuhan, qui avait été présenté comme le berceau de l’épidémie en décembre dernier.

Ainsi, il n’est pas difficile d’imaginer le potentiel épidémique de l’endroit.

Les dispositifs mis en place

Les autorités n’ont pas tardé à réagir et le marché de Xinfadi a fermé dès samedi, ainsi que quatre autres marchés de Pékin. Neuf écoles ont également fermé leurs portes - encourageant les élèves de primaire et collège à suivre leurs cours depuis chez eux -, ainsi que tous les sites sportifs et culturels, et une trentaine de quartiers résidentiels a été placée en quarantaine.

Xu Hejian, un porte-parole de la mairie de Pékin, juge la situation “extrêmement grave”, et la ville de 21 millions d’habitants a porté sa capacité de dépistages quotidiens à plus de 90 000 personnes.

Doit-on craindre une seconde vague ?

Malgré le faible ratio d’individus infectés dans le pays (1845 pour 1,39 milliard d’habitants), les autorités chinoises sont inquiètes et la crainte d’une seconde vague se fait naturellement ressentir.

Si la Chine a réagi avec rigueur et rapidité (une réaction qui s'explique notamment par l'émergence du Covid-19 sur ses terres l'année dernière) il est encore trop tôt pour se prononcer sur l’avancée de ce regain épidémique. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a annoncé lundi suivre “de très près” la situation à Pékin.

Pour rappel, le virus n'a pas été complètement éradiqué et continue de circuler, malgré la baisse du nombre de cas dans plusieurs pays.