C’est ce qui s’appelle avoir le vent en poupe. Le maire de Mornant (69), village de 6 000 âmes, niché dans la verdure du sud-ouest lyonnais, à 25 km de la Métropole, n’a pas raté son début de mandat. A 36 ans, Renaud Pfefer, élu en 2014, s’est offert un joli coup, quelques mois seulement après son élection, au point que plusieurs centaines de communes soient venues au renseignement pour connaître les rouages du « secret ». En fait, très précisément 1189. Renaud Pfefer a rencontré, lui, une centaine de ses collègues. Alors que les 36000 villes et villages de France sont confrontés à la baisse des dotations de l'Etat, l'édile ne se plaint pas.
"Je suis touché comme tout le monde. Mais c'est comme çà. Les caisses sont vides, que faire?" Le jeune homme préfère se placer dans une posture dynamique et sort de sa boîte à idées "sa" « mututelle communale solidaire ». Qu’importe le nom, seul le résultat compte, mais l’initiative est toutefois rapidement baptisée « la Mutuelle des Mornantais ». A grand coup de concertations, de questionnaires, de réflexion, le maire parvient à dégager les grandes lignes. 16% de sa population n’est pas couverte par une mutuelle pour des raisons financières. Ce, dans un village particulièrement recherché pour sa qualité de vie et sa taille cataloguée d’ « humaine ».
Jusqu'à 800 euros d'économie grâce à la mutuelle communale
Le but principal de cette mutuelle est de faire baisser les cotisations grâce à une souscription massive. Une sorte de phénomène « Groupons » à échelle locale. Et c’est bien cette proximité qui a fonctionné, à Mornant. Le premier magistrat est parti d’un préalable simple: « Une mutuelle complète les dépassements non couverts par la sécurité sociale … » Et d’ajouter « Dans la majorité des cas, la sécurité sociale rembourse 60% des soins et une mutuelle ordinaire 40% seulement de la somme remboursée par la sécurité sociale, au départ… ».
Fort de 300 adhésions, Renaud Pfefer pouvait lancer un appel à projets pour retenir la Mutuelle des Travailleurs de la Région Lyonnaise (MTRL). Certains Mornantais avouent avoir économisé jusqu’à 800 euros, grace à cette mutualisation, en 2015.
Renaud Pfefer n’en reste pas à ce joli « coup » couronnant son arrivée en mairie.
Fin tacticien, ll a compris quel lui fallait avant tout oeuvrer pour sa population. Le faire en début de mandat a indéniablement du sens. Le mois passé, il récidivait en proposant d’alléger les notes d’électricité et de gaz. Un nouveau défi surnommé ‘L’énergie des Mornantais » et un partenariat, sans surprise avec Engie. Première incidence : moins 5% sur la facture. Mais, et le maire et les représentants d’Engie ont souhaité aller plus loin. Le fournisseur a répondu à cinq exigences de Renaud Pfefer : la réduction du prix, celle de la consommation énergétique des ménages et des entreprises, des actions en faveur de la transition énergétique, un service réactif et la prise en compte de la précarité sociale.
De quoi faire baisser certaines factures de 20%.
Toujours un dossier en cours pour le maire de Mornant
Déjà bien dans leurs murs, les Mornantais commencent à se sentir mieux en fin de mois. Quelle prochaine bonne surprise ? Un projet en bonne place sur le bureau de celui qui devrait être le suppléant de Georges Fenech (LR) aux prochaines Législatives dans la XIème circonscription du Rhône. Ce projet déborde cette fois de Mornant puisque le maire envisage la mutualisation avec la police municipale d'autres villages. Un dossier plus compliqué, impliquant d'autres municipalités. Ces jours, c'est la "Solidarité réciproque" qu'il a mis en route. "Quand des habitants viennent pour des aides sociales, pour des soucis avec des factures de cantine ou autres, je ne veux plus que ceux-ci se sentent des obligés par rapport à moi." Alors, il leur propose de rejoindre des structures municipales, des associations pour les aider à s'intégrer". Sans les contraindre, juste leur suggérer.