Après l’émission de TF1 du 20 mars 2017, on a cru qu’on revenait dans les débats de fond concernant l’élection présidentielle. Le mardi 21 mars, des nouvelles particulières viennent encore entacher la campagne présidentielle. On reproche à François Fillon d’avoir établi des faux en écriture pour justifier le travail salarié de Pénélope Fillon. Le même Fillon est au cœur d’une enquête concernant sa société. Les soupçons concernent 50 000 euros que François Fillon aurait reçu en servant d’intermédiaire entre un homme d’affaires libanais et Vladimir Poutine.
Le 28 mars Pénélope Fillon sera convoquée par le Juge. Bruno Le Roux, Ministère de l’Intérieur de François Hollande, vient de démissionner pour avoir donné des jobs d’été à ses deux filles mineures. Ces mêmes jobs ont été reconduits quand ses filles sont devenues étudiantes. Il y a une différence entre les affaires Fillon et Le Roux : Fillon reste dans la course présidentielle, Le Roux démissionne. La thèse des Républicains selon laquelle un cabinet noir inspire le parquet national financier, n’est plus recevable puisqu’un socialiste vient de démissionner. Les Républicains n’ont pas pu mettre en place une politique de rechange de candidat car, en stratège politique, Fillon avait bien compris que l’antagonisme Juppé/Sarkozy lui laissait les mains libres pour aller jusqu’au bout.
Sarkozy préfère un Fillon perdant afin de mieux reprendre le parti, à un Juppé gagnant. Malgré son échec à la primaire de la Droite en 2017, Sarkozy fait un pari : ce machin de la primaire avec ses conséquences négatives n’existera plus en 2022 et il espère, quoi qu’il dise, une fois débarrassé de Fillon, redevenir le patron des Républicains et se présenterà l’élection présidentielle de 2022.
Il n’aura que 67 ans. (Mitterrand a été élu la première fois à 64 ans.) Sarkozy a encore de beaux jours devant lui, même si, aujourd’hui, il se consacre davantage au business et à faire de l’argent, (comme il aime bien) qu’à la politique active.
Fillon sous la garde des Sarkozystes
Les lieutenants de Sarkozy (Ciotti, Baroin, Chatel) sont en mission commandée dans le cas où Fillon ne serait pas élu Président de la République.
Très vite les coups de poignard pourront éliminer définitivement Fillon. Voilà pour la perspective, mais de façon immédiate, au nom de l’éthique et de la morale, Fillon et Marine Le Pen peuvent-ils se présenter ? Dans un pays anglo-saxon ou d'Europe du Nord, ni Fillon, ni Marine Le Pen n’auraient pu se présenter.
Si Fillon ou Marine Le Pen gagnent, il faudrait inscrire les bienfaits du "mal" dans la Constitution
La victoire de Fillon ou de Marine Le Pen à l'élection présidentielle serait une bonne nouvelle pour Les Républicains et, en termes de cohérence, il faudrait alors inscrire les bienfaits du mal, de la tricherie, dans la Constitution comme mode de gouvernance de la République et comme mode d’acceptation de la vie des Institutions par le peuple français. le peuple français a les hommes politiques qu'il mérite et qui sont à son image. A moins que l'élection présidentielle prouve le contraire.