Elle vient de balancer un tweet "avant le second tour, j'appelle à un rassemblement #TouscontreMacron". Christine Boutin, qui en décembre 2009, encaissait 9 500 euros mensuels pour un rapport sur les conséquences sociales de la mondialisation, avant d'être rétribuée par les contribuables en tant que collaboratrice du ministre du travail Éric Woerth, pour la même somme, venant abonder sa retraite de 8 600 euros, lance un appel au Front national. Qui se ressemble s'assemble et le Front national, qui sait récompenser les prises de choix en pillant le budget du Parlement européen, sera ravi de combler les fins de mois de Christine Boutin.

Même si elle disait dimanche "je ne peux pas dire que Marine Le Pen soit ma tasse de thé, mais Emmanuel Macron, jamais. Lui, c'est la peste et le choléra". Elle confirme donc, et somme donc, ce lundi, ses culs-bénits à voter Marine Le Pen. Elle avait fait semblant de s'offusquer du Penelopegate avant de revenir à la soupe.

Racines juda-chrétiennes

Favorable au droit du sang contre le droit du sol, la très catholique Christine Boutin n'est pas trop antisémite : elle se revendique des racines du judaïsme. Pourquoi pas ? Elle avait dû renoncer à sa candidature en 2012, appelant à voter pour un Nicolas Sarkozy présumé "réaffirmer les racines judéo-chrétiennes de la France". Racines aussi polythéistes et berbères, bien avant la poussée andalouse dans le territoire de l'actuelle France.

L'UMP lui a restitué 800 000 euros, mais elle n'a pas la reconnaissance du ventre. Après avoir tenté, en plaçant Jean-Frédéric Poisson, de Sens commun, au cœur du dispositif de François Fillon, la voilà candidate prébendière, zélatrice, stipendiée du Front national. Quel est donc le féminin de soudard ? Elle, qui fut condamnée pour avoir qualifié l'homosexualité d'abomination, tend la sébile à Florian Philippot ?

Elle avait annoncé de porter plainte contre un site parodique ayant titré "Christine Boutin : les enfants qui tentent nos prêtres devraient être punis". On attend toujours. La voilà plaidant pour "un vote révolutionnaire" car "voter Le Pen, ce n'est pas adhérer au idées FN mais c'est affaiblir Emmanuel Macron". La meilleure, de la part de cette prévaricatrice : "j'appelle les Français à penser à leurs enfants et petits-enfants, il n'y a pas que les intérêts financiers à prendre en compte".

Rendez l'argent aux Français, à leurs enfants et petits-enfants, Christine Boutin. Vous êtes, tout autant que le François Fillon du Penelopegate, le germe qui a fait pousser le mouvement Stop Corruption… Pensant, pour le moment, qu'elle n'a plus rien à glaner du côté de LR, elle se rabat sur le FN des identitaires, nombreux à se dire athées ou agnostiques. Mais bien évidemment, s'il se produisait une cohabitation, et que le Premier ministre soit issu des rangs du parti de François Fillon, elle irait quémander une nouvelle mission, un nouveau poste, histoire de donner un peu davantage au denier du culte ? Elle n'est pas la seule à faire ce calcul : soutien de François Fillon, Françoise Hostalier, ex-secrétaire d'État du gouvernement Juppé, ancienne députée du Nord, appelle aussi à voter pour Marine Le Pen.

Christine Boutin joue à deux bandes, et sous couvert d'associations ou de micro-partis, elle veut sa gaver aux râteliers compatibles. Le reste, les valeurs, les convictions, bof. Le Penelopegate n'est pas l'apanage de la seule famille Fillon. La plupart des soutiens de François Fillon provenant de l'extrême-droite, du GUD, d'Occident, veulent aussi miser sur une cohabitation Marine Le Pen-Premier ministre LR. Un vœu pieux ? Rien n'est impossible. Même Jean-Luc Mélenchon pourrait y espérer en tirer un profit, sans doute moins vénal, créditons-lui cela. On peut comprendre la fraction de l'électorat de Marine Le Pen, pour la plupart totalement inapte à remplacer des immigrés ou des Français d'ixième génération au travail, mais imaginez-vous une Christine Boutin, trimant sur une chantier ou nettoyant vos vitres ? Pour ces' assistés' perpétuels, des camps de travail dotés d'aumôniers seraient tout indiqués.