Le principe de gouvernance politique de Macron demeure le mouvement perpétuel. Le Président, sabre au clair, a un agenda mâtiné de nombreuses Réformes (actuelles-marché du travail, réforme de l’ISF, taxe d’habitation, moralisation de la vie politique, …-, futures - SNCF, fonction publique, baccalauréat, assurance chômage, apprentissage, retraite, service national universel pour les jeunes, réforme constitutionnelle concernant la diminution du nombre de parlementaires). Macron accélère et s’oppose à ses prédécesseurs, dont Hollande qui s’est défini comme Président normal, même s’il faut mettre à son crédit le CICE et le pacte de responsabilité.

La France vit sous le règne de la politique de communication. La politique médiatique a horreur du vide et de la lenteur. Macron l’a compris et il introduit le mouvement comme arme de guerre pour mener au pas de charge sa politique réformiste.

Le mouvement permet à Macron de gêner ses adversaires politiques contraints de commenter quelques éléments de la politique macronienne au lieu de se concentrer sur leurs projets politiques alternatifs. C’est vrai de Wauquiez qui a beaucoup de mal à installer son projet de refondation de la droite. C’est le cas aussi pour Mélenchon et la France insoumise qui peinent à mobiliser l’opinion contre les réformes économiques, sociales et politiques de Macron.

Réforme et mouvement, marques de fabrique de Macron

Macron fait ce qu’il dit, il imprime un mouvement de vitesse à ses réformes qui donnent du tournis à ses adversaires politiques. Il a parfaitement compris que le temps politique n’était plus seulement à la pensée mais doit faire appel à l’action. Il commet peu d’erreurs dans ses choix et décisions grâce à une méthode de mouvement fondée sur la concertation des acteurs concernés par la réforme qu’il veut entreprendre.

Une fois la concertation faite, il prend la décision qui lui revient en tant que Président jupitérien. Cette méthode semble plaire aux Français et le Ministre Blanquer de l’Education Nationale est un des parangon et le thuriféraire émérite de la doctrine Macron sur le terrain comme il a pu et su montrer avec doigté dans la réforme du Bac.

Ce soir (15/02/2018) sur le plateau de France 2 avec Léa Salamé, il essaie d'incarner le mouvement réformiste de Macron.

L’horizon de Macron est dégagé grâce à l’absence d’élections immédiates

Après les deux échecs électoraux (législatives de Belfort et de l’Essonne), considérés comme marginaux par Castaner (délégué général de LREM), les prochains tests électoraux pour Macron sont les élections européennes (2019) et municipales (2020). Les réformes boulimiques faites par le Président auront-elles le temps de produire leurs effets et de favoriser l’implantation de la République en Marche dans les grandes villes et dans les territoires ruraux ? C’est bien le problème qui est posé au Président Macron, après « sa casse politique du siècle », comme il le dit lui-même, en devenant Président de la République par effraction et contre toute attente.

Après la phase de mouvement, viendra nécessairement la phase de consolidation sur le terrain. Macron doit gagner les élections européennes et municipales en se fixant comme objectifs la victoire de LREM à Paris, Marseille, Nantes ou Rennes, tout en essaimant son action politique dans les territoires ruraux. Pour l’instant l’opinion est en phase avec Macron car elle admire sa boulimie réformatrice. Les planètes sont alignées en faveur de l’action du Président, il a le vent en poupe. Saura-t-il utiliser cet alignement et ce mouvement favorable des astres pour installer LREM de façon durable dans le champ politique français jusqu’en 2022 ? La réussite de Macron pour un deuxième mandat en dépend largement.