L’ancien Ministre d’État de Sarkozy (écologie), avocat d’affaires, ancien maire de Valenciennes et promoteur de l’énergie pour tous en Afrique, vient de remettre un rapport au premier Ministre pour la réintégration des banlieues mais surtout de 1500 quartiers dans le giron de la République. Au nom d’une logique de discrimination positive assumée mais non expliquée, Borloo annonce un 14ième plan depuis 1977 pour sauver les banlieues. Nous sommes au coeur d’une politique de la ville qui a échoué et on y trouve la trace de nombreux gouvernements et l’insuffisance de leurs politiques.
De Giscard d’Estaing à François Hollande, les politiques de la ville mises en œuvre ont d’abord visé un objectif de modernisation des bâtiments et des cages d’escaliers sans s’intéresser réellement aux liens républicains entre les populations y vivant. Les populations que l’on retrouve dans certains quartiers dits défavorisés des grandes villes de France, sont pour la plupart des populations immigrées d’Afrique noire, du Maghreb, des Comores et d’autres pays où les Droits de l’Homme sont bafoués. Volontairement ou malgré elles, ces populations sont devenues les cibles favorites des élus qui, souhaitant la paix dans leur commune ou région, ont volontairement mis en place des mécanismes d’aide financière aux associations construites sur des bases ethniques et non républicaines.
On a regroupé les Algériens entre eux, les Marocains, les Maliens, les Comoriens. Dans ces regroupements la problématique de la ville comme facteur d’intégration a été abandonnée. Ces quartiers ont commencé à cumuler les problèmes : de-scolarisation, ghettoïsation, délinquance, séparation ethnique en fonction des immeubles et bâtiments d’habitation.
On a laissé faire en pensant que nous avions une solution idoine pour résoudre les problèmes du mal-être dans les banlieues, problèmes mal théorisés.
Le rapport Borloo a averti : un "nouvel apartheid" est possible
La marche des Beurs en 1983, c’est à dire ce mouvement parti de Lyon jusqu’à Paris traduisant la revendication en termes d’égalité de droits les enfants maghrébins issus de la deuxième génération, a été un signal important des désordres sociaux non pris en compte par les autorités.
Ce mouvement a été clair et annonçait l’idée que ces enfants étaient français mais considérés comme à part. Cette marche a été perçue comme une révolte folklorique. Nous y sommes car les politiques de la ville ont largement échouées. Énormément d’argent a été déversé pour les banlieues. Une partie de la société française estime que les sommes mises à la disposition de celles-ci n’ont servi à rien. Dans certains quartiers et immeubles les populations se regroupent par origine ethnique de provenance. Les populations françaises de phénotype « caucasien » et de classe moyenne quittent ces quartiers. Des commerces et des lieux de vie ferment, certains maires, comme Monsieur Gatignon de Sevran, démissionnent.
Un café dans sa commune interdirait son accès aux femmes. Dans certains collèges ou écoles primaires du 93, on ne retrouve plus la diversité des élèves de la République. Il y a malheureusement des choix politiques non assumés par nos différents responsables qui se contentent de solutions cosmétiques aux problèmes posés (manque de cohésion sociale, non mixité, absence de la République de ses institutions, absence de création d’entreprises et d'emplois).
Comment sortir par le haut ?
1. Réaffirmer le lien indissoluble entre ces banlieues défavorisées et la présence de la République dans ces quartiers.
2. L’État doit réintroduire dans ces quartiers les mécanismes du monopole de la violence légitime d’État (police, gendarmerie, pompiers).
3. Le lien social doit être réaffirmé autour de l’attachement à l’identité républicaine des populations qui y vivent. La France est un Etat Nation au sein duquel les identités ethniques disparaissent au profit de l’identité républicaine.
4. Réaffirmer le principe de laïcité qui accepte les religions dans la sphère privée et réserve la citoyenneté républicaine à la sphère publique.
5. Il faut créer, comme le dit Borloo, une cité éducative autour de l’école, favoriser les apprentissages, la création d’entreprises et l’embauche de ces jeunes diplômés ou non. Il faut créer les conditions d’un réinvestissement politique, économique, social de la part de l’État et non laisser cette noble mission aux associations religieuses, voire cultuelles dont on sait, pour certaines d’entre elles, qu’elles véhiculent un discours de défiance vis à vis des valeurs républicaines en favorisant les anathèmes et les germes terroristes.
Monsieur Macron, Président de la République, nous attendons vos déclarations et prises de décision mi-mai.