Les outils de propagande de la mondialisation sont nombreux. Parmi eux, internet, la téléphonie cellulaire, sans oublier les institutions internationales comme par exemple la Banque Mondiale. Cependant, les moyens de communication qui expriment réellement une liaison certaine entre les citoyens du monde, ce sont les réseaux sociaux tels Facebook et Twitter. Ainsi, par le flux d'informations qu'ils drainent, mais aussi par les rencontres qu'ils facilitent d'un bout du monde à l'autre, on a tous l'impression d'une authentique communication de masse, concrétisation du dialogue universel et du rendez-vous du donner et du recevoir, deux concepts annoncés depuis le siècle dernier.

Il est indiscutable que ce qui fait le succès de ces réseaux sociaux, c'est assurément la grande liberté d'expression. En effet, on est libre d'exprimer ses idées, de poster une information de quelque nature que ce soit, de publier des photos, des vidéos, ce qui donne de la chair à des échanges au sein d'une communauté virtuelle. Or, cette grande liberté d'expression n'est pas sans danger pour les internautes. En effet, cette grande liberté d'expression fait qu'il n'existe aucun sujet tabou. Ainsi, les informations véhiculées vont des faits anecdotiques aux sujets graves. De la pornographie aux images de grands malades complètement décharnés en passant par des photos ou vidéos de cadavres, rien n'est exclu des discussions et des supports matériels.

Et voilà comment, à cause de cette grande liberté d'expression, du jour au lendemain, plusieurs internautes ont développé une logorrhée. De ce fait, ils sont nombreux à être littéralement frappés d'incontinence verbale, tant ils donnent dans une surproduction verbale. Du coup, la grande liberté d'expression laissée aux internautes est devenue «la principale corde avec laquelle certains se pendent» au quotidien au travers de joutes oratoires qui ne manquent pas de prendre des allures passionnelles pour virer purement et simplement à la confrontation, et donc au conflit.

S'agit-il d'une démocratie directe ? Absolument pas. A-t-on affaire une anarchie rampante ? Probablement.

La liberté d'expression dans les réseaux sociaux n'est pas signe d'une démocratie directe

Une page Wikipédia définit bien ce qu'est une démocratie directe.

Ainsi, selon cette page, «La démocratie directe est un régime politique dans lequel les citoyens exercent directement le pouvoir, sans l'intermédiaire de représentants.

Initialement équivalente au concept de démocratie depuis l'antiquité grecque, la qualification progressive des régimes représentatifs comme démocraties a conduit parfois à l'usage du qualificatif «direct» pour distinguer techniquement les pratiques qui se rapprochent de l'expérience du siècle de Périclès.»

De ce qui précède, on peut penser que la grande liberté d'expression laissée aux internautes dans les réseaux sociaux caractérise une sorte de démocratie directe. Que non ! En effet, les usagers des réseaux sociaux sont une population composite de citoyens du monde. Ils n'ont pas une nationalité bien définie. En outre, ils ne sont pas chargé de d'exprimer au nom d'un peuple défini. Ils n'ont reçu aucun mandat représentatif.

Et en général, chacun représente ses intérêts personnels. Certains sont là pour faire des rencontres, d'autres sont là, pour repérer des adresses de divertissements. S'agissant de femmes et d'hommes politiques, ils sont là pour vendre leur programme et discréditer l'adversaire.

En clair, on s'inscrit sur une page en fonction de ses propres intérêts. De surcroît, sur les réseaux sociaux, les principes démocratiques ne sont pas respectés. Par exemple, ne sont pas respectés, les principes démocratiques tels : la règle de la majorité exigeant que les décisions soient prises à la majorité ; l'existence d'une Constitution qui définit et protège les droits et les libertés des citoyens et habitants d'un pays ainsi que l'organisation des institutions, la séparation des pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire) : celui qui décide des lois (pouvoir législatif ou parlement) ne peut pas être celui qui les propose, puis les applique (pouvoir exécutif ou gouvernement); une troisième instance séparée est nécessaire pour juger de la bonne application des lois (pouvoir judiciaire), la consultation régulière du peuple, les citoyens peuvent décider lorsqu'ils sont consultés et la pluralité des partis politiques: l'existence légale de plusieurs partis politiques.

On le voit bien, les réseaux sociaux, malgré une grande liberté d'expression ne peuvent pas recevoir la qualification de groupe exerçant une démocratie directe. Par contre, ils sont porteurs de germes d'anarchie.

Les réseaux sociaux, porteurs de germes d'anarchie

Là, où les réseaux sociaux peuvent être assimilés à des groupes anarchiques, c'est dans le cadre des compétences. En général, chacun s'exprime sur les sujets de tous types sans aucune compétence. On est dans l'improvisation dans la majeure partie des cas. Le cas typique est celui de la politique nationale et de la politique internationale des pays. Ils sont nombreux, les internautes qui confondent les deux domaines. Alors que la politique internationale est le domaine des seuls États, certains internautes s'immiscent aisément dans un domaine qui leur échappe totalement.

Ils ignorent qu'il existe un Droit interne et un Droit externe. Ils ne comprennent pas qu'en Droit International, seuls les États sont des sujets reconnus et non les particuliers. Ainsi donnent-ils des avis sur des sujets internationaux qu'ils maîtrisent très mal. Par ailleurs, les réseaux sociaux sont devenus des endroits de pratique de politique nationale où partisans et opposants se combattent. Enfin, on peut venir déverser sur les réseaux sociaux ses amertumes professionnelles, familiales, sentimentales, économiques...etc. Et, en profiter pour régler les comptes à celles et ceux qu'on considère comme responsables de ses déboires.

Vu que tout se dit, et que tout se fait, sans tenir compte des compétences réciproques, les réseaux sociaux incarnent véritablement l'image d'un régime anarchique.