Emmanuel Macron a acté en fin juillet la nécessité d'une réorganisation des services de l'Elysée. Accélérée par les nombreuses révélations faites autour de l'affaire Benalla, la réforme en gestation depuis la révision générale des services menée à l'automne 2017, devrait rapidement se concrétiser par la nomination d'un directeur général des services de la présidence.
Il faut dire que dès l'arrivée de son nouveau locataire il y a un an, un certain nombre d'incohérences avaient été pointé du doigt dans l'organisation de l'Elysée par la révision générale des services.
Le fonctionnement de la maison que beaucoup jugent archaïque aurait permis des écarts auxquels le président de la République a décidé de remédier en défendant une refonte en profondeur.
Entre les services qui se retrouvent à exercer des tâches indues, et ceux qui se voient souvent attribuer des missions supplémentaires sortant de leur champ de compétence, le château a en effet laissé apparaître de graves manquements dans l'organisation du pouvoir. Une situation à l'origine, selon l'Elysée, de la tourmente politique dans laquelle l'Exécutif s'est retrouvé durant l'été.
Rendre l'Elysée plus fluide et plus lisible
Face au choc généré par l'affaire Benalla, Emmanuel Macron avait ainsi reconnu des "dysfonctionnements" à l'Elysée et solliciter du secrétaire général de la présidence, Alexis Kohler, une réorganisation des services pour que de tels écarts ne reproduisent plus.
Des éléments problématiques dans la lisibilité de la chaîne hiérarchique ont ainsi été joints au "schéma général de réorganisation" validé par le Chef de l'Etat, et qui devrait être partagé avec le personnel sous peu.
A l'Elysée, on souligne que le processus qui touchera à la communication, à la logistique, mais aussi à la sécurité, vise à donner des gages de renouveau.
La gouvernance devrait ainsi être renforcée par la nomination d'un directeur adjoint de cabinet ou d'un directeur général des services. Et si son profil reste pour l'heure inconnu, la Cour des comptes a, elle, salué le projet qui devrait d'ici à la fin de l'année améliorer l'efficacité des services et l'efficience de leur gestion.
Une fusion des services de sécurité qui inquiète
Toutefois, au nombre des changements attendus, c'est le rapprochement entre le commandement militaire et le Groupe de sécurité de la présidence de la république (GSPR) qui inquiète le plus au-delà des murs de l'Elysée. Le président Macron entend en effet faire fusionner les deux entités en charge de sa sécurité sous une même bannière afin d'obtenir une plus grande efficacité, qu'il s'agisse d'opérations à l'intérieur du château ou lors de ses déplacements.
Une initiative qui a fait grincer des dents dans les oppositions de tous bords, où on craint la mise en place d'une garde prétorienne à l'Elysée. Et si l'objectif affiché reste une meilleure coordination et le déchargement de tâches indues, le schéma de rapprochement reste "loin d'être acté", de même que la question de l'institution à laquelle la nouvelle entité devra rendre des comptes. Des précisions devraient être apportées dans les prochaines semaines.