Le Président Macron a gagné les élections grâce à l’internet sur le modèle d’Obama aux Etats-Unis. Cette démocratie numérique, encore appelée démocratie de proximité ou des réseaux sociaux, a permis à Macron de gagner les élections présidentielles. Il a fait un bon diagnostic de la société française. Il doit apporter des solutions de transformation de la société française dans de nombreux domaines (assurance-chômage, fonction publique, retraites, PMA , laïcité, immigration).

Le Président a commencé son mandat en restaurant l’image de la France dans le monde et en France.

Il a su re-sacraliser la fonction présidentielle abîmée par les présidents Hollande et Sarkozy. Derrière cette re-sacralisation, des nuages noirs s’accumulent sur sa gouvernance qualifiée de verticale. Macron subit l’envers du décor de la démocratie numérique avec l’affaire Benalla ; une affaire qui n’a pas lieu d’être, or voilà nous sommes dans la 5ème République et tous les pouvoirs sont orientés vers les pouvoirs du Roi-monarque-président. Macron, de ce point de vue, reçoit de plein fouet les avantages et les inconvénients de la gouvernance institutionnelle de la 5ème République. Sans répondre au fond sur l’affaire Benalla, il en est malheureusement comptable. Macron est un jeune Président élu démocratiquement qui doit faire les preuves de sa capacité politique à comprendre l’histoire sociale et politique passée dans la gouvernance actuelle de cette société française dont le Général De Gaulle disait qu’elle était difficilement gouvernable.

Le président Macron doit insister sur son autorité et le rassemblement de la France

Si l’affaire Benalla est avérée comme le dit Mediapart, c’est grave et cela montre que la France est fracturée avec des élites qui ont le droit de tout faire et les autres qui ont le droit de se taire. Attendons les résultats et les conclusions de la justice.

Politiquement Macron doit consacrer les trois ans qui lui restent à mener en même temps les aspects techniques de ses réformes et l’explication politique de celles-ci : comment réaffirmer son autorité du début et contribuer au rassemblement de tous les Français pour les trois ans qui restent ? "Les vœux à la nation, cette tradition républicaine qu'il a maintenue, lui donnent enfin l'opportunité de parler de l'avenir, des réformes annoncées pour 2019, qui restent sa priorité, en particulier celle des retraites et de la fonction publique, mais aussi des nouvelles initiatives, à commencer par ce « grand débat national » prévu de janvier à mars avec lequel l'exécutif espère apaiser la colère des « gilets jaunes »", écrit La Dépêche.

La crise des gilets jaunes est une chance pour le Président car elle lui permet de poursuivre son action de transformation de la France en revenant à son programme visant à donner la parole aux Français. Il faut restaurer l’autorité abîmée par les crises récentes des gilets jaunes, l’affaire Benalla qui n’en finit plus et la caricature du président des plus riches selon Hollande. "Un an plus tard, le bilan est accablant pour le défenseur des "premiers de cordée" qui a pris acte dès le 15 novembre de son échec, alors même que la tempête des gilets jaunes ne faisait que commencer: "Je n'ai pas réussi à réconcilier le peuple français avec ses dirigeants". Un mea culpa qui résonne aujourd'hui comme une épitaphe de cette année politique ratée...

" écrit le Huffingtonpost. Son autorité s’est affaiblie. Il faut que le Président ait une attitude plus modeste, plus humble et plus collaborative.

Halte aux réseaux sociaux : Macron doit être sur le terrain avec les Français

Le Président a fondé son programme présidentiel sur la transparence. Les réseaux sociaux lui ont permis de gagner les élections présidentielles. Ils vivent et réagissent sur un ressenti et sur une communication rapide qui passe de la virtualité à une fausse réalité car non expliquée. Sur un malentendu et une effraction, comme le Président l’a dit lui-même, Macron a été élu, il gouverne, il a les mains dans le cambouis. Même s’il doit continuer les réformes et c’est tout à son honneur, il faut qu’il recherche l’adhésion des corps intermédiaires et de l’opinion.

Il faut que le Président renoue ce contrat social de confiance et de pacte civique avec les citoyens. Il lui faut construire une méthode de travail et d’organisation, déjà au sein de son propre parti LAREM en lui donnant un corpus idéologique clair car LAREM est un mélange hétéroclite de députés venant de tous les horizons. Le Président doit impulser une méthode d’organisation d’écoute et de compréhension du débat national en cours dans notre pays pour que les nouvelles solidarités avec les Français soient durables.