Dans sa lettre pour une renaissance européenne, le président Macron s’engage dans une vaste campagne d’explication aux citoyens européens sur la nécessité de voter pour l’Europe. Le président Macron est intelligent et stratège. Pour la première fois, un chef d’Etat décide de s’adresser aux 28 membres de l’Union européenne en rédigeant une tribune publiée dans la langue de chaque Etat: " Le texte, intitulé « Pour une renaissance européenne », est articulé autour de trois thèmes (liberté, protection et progrès). Dans un contexte troublé par le Brexit et « le repli nationaliste », « il y a urgence », car « jamais l’Europe n’a été autant en danger », plaide le chef de l’Etat dans cette tribune diffusée auprès de prestigieux quotidiens européens comme The Guardian (Royaume-Uni), Die Welt (Allemagne), El Pais (Espagne) ou encore le Corriere della Serra (Italie)." écrit Le Monde.
Le président Macron est nécessairement au centre-droit dans l'espace politique français (accords avec Juppé et Raffarin).
Le président Macron est stratège car il réussit à être la référence de la consolidation de l’Europe à travers ses valeurs fondamentales (souveraineté, liberté et progrès). Le Président réussit à porter le fer dans le camp des nationalistes-souverainistes italiens, polonais et hongrois. Alors que la tête de liste LAREM pour la campagne européenne n’est pas désignée, intelligemment le Président profite de cet espace pour dire à l’Europe son message articulé autour de trois points importants qui structurent la renaissance européenne, à savoir la défense de la liberté de l’Europe, la nécessité de retrouver l’esprit de progrès et la protection des citoyens européens.
Liberté, protection, progrès : les piliers de la renaissance macronienne pour l'Europe
Le message du président Macron doit être compris comme une volonté de construire un vaste ensemble européen contre les grandes structures géopolitico-internationales que sont les Etats-Unis, la Chine, la Russie. Concernant le commerce international, ces Etats-continents préservent d’abord leurs intérêts au nom de la protection de leurs citoyens.
Les dissensions économiques entre les pays européens doivent cesser. Il est temps de construire un vaste espace de concertation européenne en matière économique afin de protéger les pays européens aux plans industriel et commercial face à la Chine, les Etats-Unis et la Russie. Pour le président Macron, il est temps de dépasser les principes de routine, d’incantation et de bavardage et de passer à l’action qui doit associer les citoyens européens.
Le président Macron a appris, comme il le dit lui-même, de la révolte des gilets jaunes et sans tabou il propose la révision des traités qui permet aux pays membres de changer leur vision des traités et le mode de délibération pour la prise de décision. Le président Macron souhaite que les peuples européens reprennent le contrôle de leur destin, même si le Royaume-Uni est en train de quitter l’Europe.
Les propositions du président Macron
Dans sa lettre aux Européens, le Président Macron propose une batterie de propositions pour une Union européenne plus citoyenne. Il estime qu’il faut remettre à plat l’existence de Schengen à la faveur des flux migratoires qui ont assailli la plupart des pays européens et qui finissent par rendre caduque une politique européenne de contrôle des flux migratoires aux frontières.
Il propose la création d’une banque européenne du climat et la création d’une force sanitaire européenne pour contrôler l’utilisation des pesticides dans l’agriculture et le renforcement du contrôle sanitaire des aliments. Il souhaite la création d’un conseil de sécurité européen dans le domaine de la défense, conseil au sein duquel la Grande-Bretagne aurait toute sa place et, en lien avec l’OTAN, le président Macron prône le principe d’une préférence européenne et la création d’une agence européenne de protection des démocraties afin de lutter contre les cyber-attaques et les manipulations des règles d’élection dans chaque pays membre. Tous les projets du président Macron restent de principe et non aboutis tant que les règles de prise de décision au sein du Conseil européen resteront marquées par la règle de l’unanimité alors que le projet nécessite le passage à la règle de la majorité pour que la renaissance européenne devienne une réalité et non simplement un principe de "discutation" politique au sens hégélien du terme: "Beaucoup, à gauche, pointent du doigt une «contradiction» entre les annonces contenues dans la tribune et les actions du gouvernement. «Le projet européen d'Emmanuel Macron est pavé de bonnes intentions, en contradiction avec son action, écrit Olivier Faure, sur Twitter. ", écrit le Figaro.