Le premier ministre Edouard Philippe est un atout maître pour la politique actuelle de Macron et pour 2022 : « Le Premier ministre gagne pour sa part 2 points avec 32% d'opinions positives tandis que 60% (-4) des Français jugent négativement son action. Édouard Philippe poursuit une remontée entamée en pleine crise des "gilets jaunes" et a gagné dix points de popularité depuis décembre. » écrit le site Europe1. Plusieurs dossiers attendent le premier ministre à la rentrée : les municipales, la réforme des retraites, le projet de loi sur la bioéthique, le projet de loi sur l’anti-gaspillage et comment trouver 3 milliards pour combler le budget 2020.

Sur tous ces sujets, Edouard Philippe coche les cases positives même s’il n’a pas soutenu Macron en 2017. Le premier ministre est profondément du centre, même si son attachement et sa fidélité à Juppé et aux LR l’ont déporté vers le centre-droit. « Le Premier ministre était sur tous les écrans jeudi pour cause de canicule. Le Premier ministre en réunion ce vendredi 26 juillet pour boucler le budget d'État. Le Premier ministre chargé d'orchestrer l'acte II du quinquennat. Le Premier ministre est à Paris alors qu'Emmanuel Macron est à Brégançon. », d’après le site LCI. Le premier ministre, ancien directeur général d’AREVA, maire du Havre, énarque et qui doit toute sa carrière politique à Juppé, est un animal politique à sang froid, même quand il y a des arbitrages en sa défaveur, comme les 80 km/h.

Il est l’homme politique idoine qui a sauvé la campagne européenne d’En Marche. Ensemble avec le président de la République, il a réussi à gommer des incompétences politiques notoires de Nathalie Loiseau, tête de liste aux élections européennes.

Pour 2022, Edouard Philippe reste l’atout maître de Macron

Le premier ministre a un côté anglo-saxon basé sur le flegme, le raisonnement, qui nous change du modèle politique français fondé sur l’émotion et l’irrationalité. Edouard Philippe est honnête et il ne trahira jamais Macron, même si en politique la trahison n’est pas loin. Il a un atout : la fidélité et sa volonté de poursuivre les réformes initiées par Macron, il ne trahira jamais Macron. C’est un lieutenant fidèle plus préoccupé par la conduite des dossiers que pour la communication tous azimuts.

Edouard Philippe n’est pas expansif comme peut l’être Macron. Il est tout en réserve et tout en méthode. Pour le Président Macron, le premier ministre est un atout de taille pour la réussite de sa politique réformiste et pour son réélection éventuelle en 2022. En nommant Edouard Philippe à la primature, Macron, de façon pragmatique, a réussi à attirer à lui tout le centre droit, alors que les écologistes et la gauche se déterminent politiquement contre sa politique. Ce n’est pas très grave car les gauches communiste et socialiste sont en train de disparaître dans la société française et Mélenchon n’a pas une voix qui porte. Au moment où le gouvernement est en vacances, et même si le Président Macron continue de travailler depuis Brégançon et va assister à la cérémonie funéraire de l’enterrement du Président tunisien Essebsi, Edouard Philippe continue de travailler et va partir en vacances une semaine après tout le monde car il lui faut trouver 3 milliards d’euros pour boucler le budget 2020.

Cette recherche des 3 milliards est indispensable pour Macron dans ses négociations avec l’Allemagne.

De la nécessité de discuter avec Merkel sur les équilibres budgétaires

Macron doit arbitrer entre sa position politique en Europe fondée sur le pragmatisme et la gestion un peu bizarre à la française. Sur le plan interne, les dépenses sont importantes avec tous les événements que nous connaissons et le Président a été obligé d’adopter une politique de demande à la keynésienne, ce qui l’obligera d’accepter un dérapage sur 2020, alors que le Président avait été élu sur une politique valorisant l’offre. Ce n’est pas très grave, mais on attend que le Président dans une conférence nationale explique le revirement de ses choix politiques, économiques et fiscales et les Français sont prêts à l’entendre et à accepter le revirement de sa politique économique.

Il faut espérer que le premier ministre Edouard Philippe aide le président de la République à avoir une vision stratégique plus claire et moins ambiguë et émotionnelle vis à vis du peuple français. Dire la vérité et l’assumer. La campagne municipale à Paris de Benjamin Griveaux a du mal à décoller, Edouard Philippe peut-il être le joker gagnant ? Wait and see.