Que vous soyez fan de la marque, toujours surpris par le disruptif Elon Musk ou bien encore simplement curieux du monde automobile, vous n'avez pas pu manquer la présence de Tesla au Nürburgring pour répondre à la sortie de la Taycan par Porsche, jouant aussi dans la cour des berlines électriques haut de gamme. Mais Tesla ne risque t-il pas de m'oublier ?

Rappel des faits, la guerre entre Tesla et Porsche

Il y a tout d'abord l'ego démesuré de Tesla, personnification à lui seul de la marque. Il y a Porsche, la marque thermique la plus rentable au monde qui s'attaque au créneau de Tesla, il y a l'envie de prouver que l'on est le meilleur.

Pour cela, Porsche a fait la démonstration de son nouveau modèle en lui faisant parcourir le mythique circuit allemand du Nürburgring dans un temps de référence (7 min 42s), étant il est vrai le premier pour ce genre de véhicules, c'est à dire une berline électrique. Si c'est un premier chrono, on savait aussi qu'il était déjà de haute volée. Mais dans la guerre médiatique et d'ego que se livrent les grandes marques, Tesla ne pouvait pas laisser Porsche marcher sur marcher sur ses platebandes. Ni une ni deux, voilà la berline de Musk, préparée spécialement pour l'occasion, qui arrive sur le circuit et établit très rapidement un score à faire passer une berline à 150 000 euros pour une Lada, c'est dire.

Et Musk, qui fait trois promesses par jour, compte bien tenir la dernière en date, à savoir exploser le meilleur chrono thermique de tous les temps sur la piste allemande.

Tesla, et moi et moi et moi

On peut trouver à se passionner pour cette rivalité d’ego qui cache en réalité l'occasion de faire l’exposé de ses dernières améliorations technologiques.

Mais en communiquant ces dernières semaines presque exclusivement sur le créneau des performances pures, la marque californienne en oublie, du moins en façade, sa promesse, celle de rendre les berlines électriques accessibles au plus grand nombre dans un environnement plus sécurisé qu’il ne l'a jamais été dans le monde automobile.

C'est ce que Tesla veut offrir et ce que la très grande majorité des acheteurs cherchent. L'aspect totalement novateur de la conduite autonome, le principe même de la motorisation électrique, les infinies personnalisations des possibilités logicielles de la voiture en font un objet à part. À la fois véhicule, intelligence artificielle et ordinateur, la Tesla n'est une voiture qu’en raison de ses 4 roues et de son volant. Elon Musk ne devrait pas oublier que le côté novateur de son véhicule qui fait qu'il est bien plus qu'une voiture. En faisant la course à la vitesse, le constructeur se rabaisse au niveau des autres constructeurs qui jusqu'alors ne pouvaient pas rivaliser. Et Tesla n’a rien à y gagner à ce jeu, même si la marque a de quoi dominer tous les chronos les uns après les autres. Et moi, comme conducteur, je n'ai rien à y gagner non plus. Il y aurait bien plus d'intérêt à sécuriser l'ouverture du véhicule par exemple.