La miss Guadeloupe Clémence Botino a été couronnée comme étant "la plus belle femme de France" en mi-décembre. La belle femme avait surpassé toutes ses concurrentes avec un beau score et avait hérité de la couronne de Vaimalama Chavez, miss France 2019. Depuis, la jeune femme est victime de nombreux propos racistes sur les réseaux sociaux. Une situation qui va trop loin et qui est jugée inacceptable par le conseil représentatif des associations noires (CRAN).

Deux semaines de sacre, des centaines de tweets haineux

Le samedi 14 décembre au dôme de Marseille, c’est une mademoiselle Clémence Botino qui avait séduit le jury du 90ème concours Miss France tant par sa beauté que par son éloquence.

La miss qui affirme avoir longtemps hésité avant de se lancer dans l’aventure, représentait la Guadeloupe. Elle avait raflé les votes du public, déjouant ainsi plusieurs pronostics et surtout ceux des supporters de la candidate Lou Ruat.

Cette dernière, mannequin et influenceuse, avec plus de 200 000 abonnés sur Instagram, avait été élue Miss Provence. La jolie blonde rieuse aux yeux bleus, du haut de ses 19 ans, était déjà arrivée en tête de tous les sondages avant même le début de la grande cérémonie.

Très confiants et surs d’eux, ses fans se sont dits choqués et révoltés dès l’annonce du verdict. Sur les réseaux sociaux, une guerre des injures avait débuté et avait pris des tournures très affolantes.

L’élection de Clémence Botino en tant que Miss France 2020 avait suscité la colère de certains internautes qui n’y sont pas allés de mains mortes. Ils ont publié ou commenté cette actualité avec des attaques racistes en tous genres.

Ces détracteurs de la Miss Clémence Botino ont estimé que Lou Ruat, Miss Provence ou encore Miss Pas-de-Calais, éliminées plus tôt, étaient "plus aptes" et "plus dignes" à représenter valablement la beauté "à la française" avec tous les critères qui devraient la caractériser.

Dans la foulée, cette vague de critiques et de haine n’a pas épargné Miss Ile-de-France, Évelyne de Larichaudy, originaire de l’île de la Réunion et de Chine mais aussi Dariana Abé, Miss Guyane, vivement huée pour sa couleur de peau.

Montant au créneau, plusieurs anciennes reines de beauté se sont exprimées à cet effet. Sur Twitter, la Tahitienne Vaimalama Chaves émue a rappelé aux uns et aux autres, la France plurielle et multiculturelle qui lui avait octroyé son sacre, un an plus tôt.

Elle a appelé au respect, à la tolérance et à la solidarité. La miss Corinne Coman, lui a aussi emboité le pas, affichant tout son soutien à Clémence Botino et aux autres miss victimes dans cette affaire.

Une plainte déposée par le Conseil Représentatif des Associations Noires

A côté des manifestations de solidarité à la miss France 2020, le Conseil représentatif des associations noires (CRAN) est lui, allé plus loin. Ce jeudi 26 décembre, le conseil a annoncé qu’une plainte en bonne et due forme avait été déposée auprès du parquet de Paris pour propos racistes.

Le Conseil Représentatif des Associations Noires par la voix de son président Ghyslain Vedeux a dénoncé les attaques dont était victime Clémence Botino sur les réseaux sociaux et principalement les nombreux tweets racistes à propos de cette fameuse élection.

Il a aussi fustigé le laxisme du gouvernement face à la violence verbale et les discriminations raciales qui ne font que s’accroitre un peu plus chaque jour sur les réseaux sociaux, malgré la mise en place de Pharos, cette plateforme pourtant supposée lutter contre la haine en ligne.

Clémence Botino quant à elle, n’a pas montré un iota d’abattement et continue d’afficher une force de caractère qu’on lui connait déjà. Défendant avec assurance être le choix de tous les français, elle démontre clairement à ses haters qu’elle n’a pas peur et qu’elle n’est pas non plus intimidée.

Rappelons que la nouvelle élue n’est pas la toute première Miss France victime d’insultes et d’attaques racistes. La belle Sonia Rolland élue longtemps plus tôt avant, alors qu’elle n’avait que 18 ans, avait reçu à elle toute seule environ 2700 lettres d’insultes racistes et même des excréments. Sa voiture avait été saccagée et signée avec des messages haineux. Flora Coquerel, Miss France 2014 avait eu droit à des réactions similaires.