Face à l’inquiétante remontée du nombre de cas positifs au Covid – nous invitant à considérer qu’une deuxième vague est toujours possible – et l’arrivée de la prochaine rentrée scolaire annoncée par le gouvernement Castex, il s’est tenu ce vendredi 28 août, à l’IHU une conférence de presse réunissant à la fois certain.e.s élu.e.s locaux des Bouches-du-Rhône et le Professeur Raoult, permettant de mettre en perceptive les nouvelles données recueillies sur le Covid sur le plan national et sur le plan international, ouvrant ainsi de possibles hypothèses à l’échelle moyen terme sur les tendances et les évolutions des infections.
La certitude scientifique
Le prélude de cette conférence de presse est d’abord caractérisé par la posture relativiste du professeur Raoult face aux conséquences du Covid. Rappelant, qu’à l’échelle de l’homme moderne, et en se rapportant sur le ratio : nombre de morts par rapport au nombre d’infections, le nouveau Coronavirus reste loin derrière d’autres types d’infections, comme la fièvre jaune ou la grippe espagnole ayant eu un impact encore plus désastreux au sein des populations. Ensuite, face à cet optimisme ouvertement relatif, il rappelle que le traitement à l’hydroxychloroquine, qu’il préconisait depuis le début de l’épidémie, est le traitement le plus efficace contre ce nouveau coronavirus.
Ses propos sont très vite consolidées à l'aide de ces propres données obtenues parmi ses patients.
En effet, selon le professeur sur les 4500 patient.e.s traité.e.s au Covid par l’hydroxychloroquine en complément d’azithromycine dans son institut, 19 décès sont à recensés, soit 0,5 %. Toujours selon le Professeur Raoult, ces chiffres sont rendus possibles par une hospitalisation des cas jugés les plus graves en amont de la phase en réanimation.
Ce qui limiterait le nombre de cas en réanimation. Et toujours selon le professeur, ce qui expliquerait, la raison pour laquelle dans des villes comme Paris le nombre d’hospitalisation en réanimation est proportionnellement deux fois plus important qu’à Marseille. Ainsi, habilement, le Professeur Raoult déplace le curseur épidémiologique vers celui de la politique en soulignant les difficultés d’accès à des ressources humaines qualifiées, à des difficultés de logistiques et de gestions rencontré.e.s par Paris et d'autres villes françaises et qui pourraient se résorber par le biais de l’action politique.
Des politiques indécis, la réaction au niveau local
La prise de parole de la Maire de Marseille, Michèle Rubirola, est sans doute l’illustration de l’inertie politique tant décriée par les Français depuis le début de la crise sanitaire. Une parole saccadée et hésitante, un regard fuyant et perdu, la Maire de Marseille nous rappelle combien les décisions politiques, qu’à l’échelle locale ou nationale, de nos dirigeants ont parfois flirté avec le ridicule et l’amateurisme. Michèle Rubirola expose toutes les décisions et toutes les initiatives politiques initiées par sa ville sous la forme d’une feuille de route tout en se félicitant d’avoir fait le maximum avec les moyens dont elle disposait. Sa prise de parole résonne aussi comme les prémices d’une sorte de dislocation de l’emprise politique de Paris sur la Province – pas étonnant de voir que sa prise de parole s’est faite après celle de Raoult et dans son institut.
En effet, à la fin de sa prise de parole, Michèle Rubirola lance un certains de pics à l’encontre du gouvernement dans sa gestion de la crise sanitaire, le silence imposé par le gouvernement aux demandes des différentes localités concernant leurs besoins et l’imposition depuis Paris de choix politiques intervenant dans le local qui tendraient à penser une domination toujours présente d'une élite parisienne sur la Province.
Pour finir, nous voyons bien que cette crise, qui n'en finit pas de bouleverser le monde et de le renverser, tendrait peu à peu à remettre en question certaines habitudes politiques et certaines habitudes quant à la manière de penser le monde. Serait-elle le point d'entrée d'un nouveau monde social ?