Décidément, Emmanuel Macron aime Versailles. C'est là qu'il avait reçu Vladimir Poutine il y a quelques semaines à l'occasion de la visite du président russe. Et c'est là que, lundi, le Président de la République a réuni l'Assemblée nationale et le Sénat, autrement dit le Parlement, pour un grand discours de présentation de sa politique. Tout le Congrès ? Non. Les députés de la France insoumise avaient décidé de boycotter ce qu'ils considéraient comme « une dérive monarchique ». Durant un discours de près d'une heure et demie, Emmanuel Macron a donc promis une « profonde transformation de la France et de l'Europe, appelant par ailleurs à la fin du défaitisme et du « cynisme ».

Le Président de la République n'a d'ailleurs formulé aucune annonce surprise, renouvelant les priorités qu'il avait déroulé lors de la campagne présidentielle. Emmanuel Macron a ainsi renouvelé sa promesse de réduire d'un tiers le nombre de parlementaires, appelant même à un référendum si jamais le Parlement décidait d'aller à l'encontre de cette proposition. Donner la parole au peuple, c'est le sens que veut donner le Président de la République concernant l'ajout d'une « dose » de proportionnelle et le lancement de pétitions qui pourront être discutées au Parlement lors de certaines sessions.

Rebâtir l'UE, le grand projet d'Emmanuel Macron

Autre temps fort du discours d'Emmanuel Macron, l'Europe.

« Nous n'avons jamais autant eu besoin de l'Europe », a clamé le Président de la République, clairement pro-européen comme il l'a prouvé lors de sa campagne présidentielle mais aussi depuis le début de son mandat. « La construction de l'Europe a été affaiblie par la propagation de la bureaucratie et par le scepticisme croissant qui en découle », a-t-il ajouté, annonçant que la France et l'Allemagne vont lancer des « conventions démocratiques » en Europe d'ici la fin de l'année afin de discuter de l'avenir de l'Union Européenne.

Les conventions prendraient la forme de débats nationaux sur l'UE et viseraient à « rebâtir l'Europe ». Chaque État membre serait d'ailleurs « libre de s'inscrire ou non », a souligné Emmanuel Macron, qui a tout de même encouragé tous les pays membres à participer et à se mettre autour de la table pour le bien de l'Europe. Une Union Européenne décidément au cœur de cette journée, puisque juste avant le discours du Président de la République, une minute de silence a été observée en mémoire de Simone Veil, décédée vendredi à l'âge de 89 ans, qui fût la première présidente du Parlement européen.

Emmanuel Macron critique Hollande et Sarkozy

Emmanuel Macron a également informé les membres du Sénat et de l'Assemblée nationale que l'état d'urgence, en place depuis les attentats terroristes survenus au Bataclan et au Stade de France en novembre 2015, serait levé cet automne. Dans le but d'aller au-delà de sa base de soutien, considérée comme aisée, Macron a promis de mettre fin à l'inégalité persistante qui, selon lui, laisse des personnes « emprisonnées par leurs «origines sociales ». Un Emmanuel Macron qui tente donc de rassembler large... tout en tapant sur les quinquennats précédents. « Que vous incarniez ces opinions différentes ne change rien à l'obligation collective qui pèse sur nous.

Cette obligation est celle d'une transformation résolue et profonde tranchant avec les années immobiles ou avec les années agitées, toutes aux résultats également décevants », a ainsi confié l'actuel Président de la République, faisant référence aux mandats de François Hollande et Nicolas Sarkozy. Emmanuel Macron a évidemment promis que tout cela changerait avec lui... alors, réelle promesse ou nouvelle déception ? On le saura vite...