Ce mardi, le Premier ministre Edouard Philippe prononçait son discours de Politique générale devant le Parlement, afin de fixer le cap des cinq prochaines années. Voici ce qu'il faut en retenir sur les thèmes de la fiscalité, de l'écologie et des aides au logement.
Pendant sa campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait fait une annonce choc en souhaitant supprimer la taxe d'habitation pour 80% des foyers français, à savoir ceux ayant un revenu fiscal de référence inférieur à 20.000 Euros. Mais la mesure est reportée aux calendes grecques, "d'ici la fin du quinquennat".
Afin qu'il n'y ait aucune perte financière pour les communes et les intercommunalités, c'est l'Etat qui devra ensuite leur verser les sommes perdues sous forme de différentes dotations qui existent déjà. Mais les maires et les présidents des communautés de communes s'inquiètent, et craignent que l'Etat ne soit pas capable de leur verser les 22 milliards d'Euros de manque à gagner lorsque la réforme de la taxe d'habitation sera pleinement mise en application. A l'Assemblée, pendant que la gauche déplore une promesse pour l'instant non tenue, la droite craint que ce soit aux propriétaires de payer l'addition via la taxe foncière.
Pour les ménages les plus aisés, "l’impôt de solidarité sur la fortune sera resserré autour du seul patrimoine immobilier, afin d’encourager l’investissement dans la croissance des entreprises".
Les entreprises s'apprêtent d'ailleurs à avoir davantage de marge de manoeuvre grâce à une réforme du CICE (Crédit Investissement Compétitivité Emploi) dont les premiers résultats ne montrent pourtant aucune innovation en matière de recherche-développement ni d'emploi. A l'avenir, le gouvernement s'engage à remplacer ce système par une baisse des cotisations patronales.
Par ailleurs, le taux de l'impôt sur les sociétés passera de 33,3% à 25%.
Ecologie : aucune annonce extraordinaire
En matière d'environnement, Emmanuel Macron et Edouard Philippe ont réussi une belle prise de guerre en la personne de Nicolas Hulot au poste de ministre de la Transition écologique et solidaire. Cependant, le thème a été peu abordé lors du discours de politique générale du Premier ministre.
Ce dernier souhaite que la France sorte des énergies carbonées d'ici 2050, tout comme l'exigeait M. Hulot. Par ailleurs, la fiscalité du diesel sera alignée sur celle de l'essence sans plomb d'ici 2022, et les "déchets mis en décharge" devront être divisés par deux d'ici 2025. Autre objectif à atteindre d'ici 8 ans pour le Premier ministre : recycler 100% des déchets plastiques.
Un plan d'investissement de 50 milliards d'Euros sera mis sur la table pour financer, en partie, ces projets. En revanche, rien n'a été dit sur le nucléaire ni sur le développement des énergies propres et renouvelables, ni sur la sauvegarde de la biodiversité, ni sur le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes.
Des aides au logement diminuées ?
Sur le thème du logement et des aides attribuées, le nouveau gouvernement veut aller plus loin que François Hollande qui avait déjà commencé à les diminuer. Il y a un an, en Juillet 2016, 80.000 foyers avaient alors vu leurs aides s'envoler. Puis, en Octobre dernier, c'est le barème qui avait été revu et corrigé par le précédent gouvernement. Edouard Philippe a déclaré mardi qu'il fallait repenser ces "politiques inactives" qui n'apportent "pas assez de résultats". Elles sont en effet coûteuses (17,7 milliards d'Euros en 2014) et leur assiette est jugée trop large. Emmanuel Macron et son équipe ont ici deux solutions : soit ils continueront à diminuer le nombre de foyers français concernés par les aides au logement, soit ils poursuivront la baisse de leur montant. La réponse dans quelques mois...