Le Président de la République, Emmanuel Macron s'est prêté au jeu de l'intervention devant les maires de France. Ces derniers étaient réunis lors de leur 100ème congrès national à Paris. La tension avait déjà monté la veille lors d'un dîner organisé à l'Elysée par le Président qui avait invité 1000 maire sur les 15000 présent. Ce dîner avait pour but de créer une ambiance bienveillante et devait permettre de passer un premier message aux maires français. Cela semble avoir été un échec cuisant. Aux dires du maire de Saint Etienne, ce dîner était un dîner de "cons".
"C'est un sentiment étrange, hier soir, on avait un peu l'impression de participer à un dîner de cons, pour tout vous dire. Les maires ont un peu le sentiment d'être pris pour des François Pignon" a t-il confié aux journalistes à l'issue de la soirée. Cette petite phrase résume bien l'ambiance qu'il régnait au congrès : l'impression de ne pas être écouté et surtout de ne pas être compris par le pouvoir central qui va supprimer pour 80% de la population, la taxe d'habitation. Les maires avaient donc un message à faire passer à Emmanuel Macron et ils ne s'en sont pas privés.
Sifflets, hués : l'arrivée délicate d'Emmanuel Macron au congrès des maires de France
Ainsi, jeudi, alors qu'il avait prévu un discours d'une heure et demie faisant plus de 40 pages, le chef de l'Etat a dû faire face à un accueil très peu chaleureux par une partie de l'assemblée des maires de France.
Une partie de l'assemblée l'a en effet sifflé et hué lors de son arrivée sur scène. Bien que la musique soit forte, cela n'a pas suffit pour couvrir les sifflets.
Arrivée d'Emmanuel #Macron au #CongresdesMaires sous quelques sifflets @franceinfo @France3tv pic.twitter.com/2f6V3QUHj7
— Julien Gasparutto (@jugasparutto) 23 novembre 2017
"La taxe d'habitation est un impôt injuste, pourquoi le défendre ?
" a t-il demandé à des maires plus que sceptiques face à ce Président. En revanche, François Barouin, président LR du Congrès a été chaleureusement accueillit. Tout comme André Laignel, le vice-président du Congrès des maires de France qui a confirmé que les maires étaient "sacrifiés" et que la décentralisation était en grand danger.
Ces propos ont été accueillit par une grande ovation des maires présents, contrastant avec l'interlocution présidentielle qui a dû en personne demander de ne pas se faire siffler. Tout cela n'est pas sans rappeler que durant toute la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait dû affronter de nombreux accueille houleux, de la part des maires comme de la part des habitants. La situation n'est donc pas du tout calmée.