Sous les présidences Sarkozy et Hollande, les interventions étaient planifiées et bouclées 5 jours auparavant. Ses prédécesseurs n’étaient pas coutumiers de l’exercice qu’ils exploitaient sous une autre forme : des conférences avec des thèmes précis. Le président Macron renoue avec les vœux à la presse. Il a eu deux ans en tant que ministre pour observer les relations idéales à entretenir avec la presse et a pu se forger une idée des erreurs et des pièges à éviter comme dirigeant face à ce contre pouvoir. Parce que oui le pouvoir est lié à l’information et par conséquent à la communication dont le président lui-même fait usage.

Le serpent se mord ainsi la queue. Eh bien non, il assume « une certaine et une saine distance ». Bien qu’il se fasse ardent défenseur de la liberté de la presse, condition de la démocratie dans le monde.

Plus de rédaction sur le contenu, moins de débats sur le contexte, plus de grammaire ?

C’est justement le rôle du journalisme de commenter, de simplifier, d’écarter les sous-entendus, de dégager des idées et enfin de remettre les faits dans leur contexte. Il existe une presse qui fait sa spécialité de savoir quand, comment, par qui et à quelle heure le président a écrit son discours. Les journalistes sont des Français curieux et n’échappent pas aux gros titres ni à leur influence parfois. On attendait un peu plus d’indications sur l’audiovisuel public, sur cette « BBC à la française », ce groupe de sociétés mêlant télévisions, radios publiques et nommant ses dirigeants à la place du CSA.

Il faut sans doute donner le temps nécessaire à la maturation du projet.

Moins de bruits, et de grattages d’antichambre

On les appelle aussi les off et admettons qu’ils sont bien utiles à la compréhension du journaliste, ne laissant place à aucune méprise ni aucune ambiguïté, mais plus souvent à des moqueries et des rires. Quant à l’excellence, ce sont les lecteurs, auditeurs et téléspectateurs qui en jugent, pas le pouvoir exécutif.

Les mises en garde contre les « fake news » en période électorale

Le président de la République veut notamment encadrer la diffusion de fausses informations et les contenus sponsorisés, et clarifier leur financement. Ce qui est louable, à condition que ces sites tombent sous la coupe de la loi française. Mais il ne faut pas les confondre avec de nouveaux médias nés des outils technologiques récents qui permettent de s’informer autrement, avec une conscience, une déontologie bien présente, peut-être en effet plus audacieuse, mais gage de liberté. Les réseaux sociaux permettent aussi de distribuer une information alternative de qualité qu’il faut accompagner.