Pour la première fois depuis la création de L'Emission Politique sur France 2, Laurent Wauquiez était l'invité principal du numéro diffusé ce jeudi 25 Janvier. Pendant plus de deux heures, le nouveau président des Républicains a martelé son projet pour la France et critiqué les choix de la majorité d'Emmanuel Macron. Il estime que sa famille politique "a renoncé à aborder un certain nombre de thèmes" que le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes souhaite remettre au centre du débat. Sa thématique de prédilection de la soirée a ainsi été l'immigration, dont il refuse de "laisser le monopole du discours" au Front National.

Pour cela, il préconise de "tout remettre à plat", en redéfinissant le droit du sol, en instaurant des quotas et en ralentissant les procédures de regroupement familial. "Il y a trop d’immigration en France, nos capacités d’intégration sont saturées", estime-t-il, en ajoutant que ce sont "les passeurs [qui] décident à notre place".

Après avoir admis regretter ses propos de 2010 lorsqu'il avait évoqué le "cancer de l'assistanat", Laurent Wauquiez a largement développé sur l'Europe en refusant de laisser la totalité de la marge de manœuvre à l'Allemagne d'Angela Merkel. Même si il ne sera pas tête de liste aux prochaines élections européennes pour son parti, il plaide pour un protectionnisme économique européen, afin de préserver les intérêts des Etats-membres, comme le Général de Gaulle en avait la vision.

Par ailleurs, Les Républicains refusent l'élargissement de l'Europe aux pays des Balkans : "Le programme que l'on portera, c'est aucun élargissement supplémentaire avant qu'on n'ait refondé l'Europe", affirme Laurent Wauquiez, qui souhaite plutôt une centralisation sur un noyau de 12 Etats.

Laurent Wauquiez : "La politique du gouvernement n'est pas juste"

Un peu plus tard dans la soirée, le président des Républicains a débattu avec Benjamin Griveaux, ancien membre du parti Socialiste aujourd'hui porte-parole du gouvernement d'Edouard Philippe. Laurent Wauquiez lui a notamment reproché l'injustice de certaines mesures votées depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir.

"40% des cadeaux fiscaux vont aux 5% des Français les plus riches" a affirmé le leader de droite. Face à lui, Benjamin Griveaux riposte en rappelant la suppression prévue de la taxe d'habitation pour 80% des ménages français. Mais Laurent Wauquiez répond par un autre argument, l'augmentation de la CSG qui ne sera compensée d'aucune manière pour les retraités. Le porte-parole du gouvernement lui oppose "la solidarité entre les générations".

Une fronde chez Les Républicains ?

Parallèlement, ce samedi 27 Janvier, Laurent Wauquiez affrontera son premier Conseil national en tant que président des Républicains, et devra régler les problèmes internes à son parti. Après avoir été élu avec plus de 74% des voix en Décembre, il sera de nouveau opposé à ses deux challengers : Maël de Calan, soutenu par Alain Juppé (9,25% des voix), et la Fillonniste Florence Portelli (16,11%).

Ces derniers reprochent à leur nouveau leader d'avoir renié ses engagements. En effet, lors de son arrivée à la tête du parti, Laurent Wauquiez aurait promis "une vingtaine de postes" à leurs proches au sein de l'organigramme des Républicains. Dans les faits, il se peut qu'ils ne soient que 10, désignés par le président du mouvement lui-même. "Un vrai signe d'exclusion" pour les deux candidats perdants. Florence Portelli parle même de stalinisme et de misogynie, sans pour autant menacer de quitter Les Républicains pour le moment.

Enfin, Laurent Wauquiez souhaite nommer un "gouvernement fantôme" pour être force de propositions face à la politique menée par Emmanuel Macron. Il serait composé de "jeunes talents" et de "députés compétents".